dimanche 31 mars 2013

Social Anxiety Things




Hier, je visitait Tumblr tranquillement, et il se trouve qu'une des personnes dont je suis le blog a des problèmes de dépression et d'anxiété sociale. De fait, elle publie très fréquemment des phrases qui décrivent son état.

Voici son blog: http://brokenandfragile.tumblr.com/

Et tant que j'y suis un autre du même genre: http://relapse-and-recovery.tumblr.com/



La plupart viennent d'un site qui s'apelle Social Anxiety Things, un blog anglais qui pour l'instant est malheureusement inaccessible. Je vous mets quand même le lien, mais vous tomberez sur une page vide.

http://socialanxietythings.tumblr.com/

Au fur et à mesure que je lisais ces phrases, je me suis mise à paniquer: le coeur qui s'emballe, les larmes qui coulent, des difficultés à respirer calmement... Parce que chaque phrase - je dis bien CHAQUE phrase - définissait avec exactitude ce que je ressens au quotidien.

On a beau savoir que quelque chose ne va pas, se prendre ça dans la gueule ça fait mal.

Voici quelques unes de ces phrases:

"Ne trainer qu'en petit groupe à cause de la peur d'être en face-à-face."

"Une intense panique et nervosité quand on a besoin de téléphoner à quelqu'un. Même s'il s'agit juste du livreur de pizza. "

"Les gens pensent que vous êtes paresseux parce que vous n'avez pas de travail, mais en réalité vous êtes terrifiés à l'idée d'entrer en contact avec d'autres personnes. "


"Quand vous êtes dans le bus et que votre arrêt est le suivant, vous commencez à être de plus en plus nerveux au fur et à mesure qu'il se rapproche."

"Quand quelqu'un vous regarde en train de manger, vous commencez à paniquer et essuyez nerveusement votre visage, parce que vous êtes persuadé qu'il y a quelque dessus."

"Quand vous remarquez que votre lacet est défait, et vous ne savez pas si vous devez vous baisser et le relacer ou le laisser détaché, parce que les deux options conduisent à ce que tout le monde vous regarde."

"Ne pas être capable de parler à quelqu'un (un ami) quand ses amis sont avec lui, alors vous devenez nerveux et les ignorez tous."

"Quand quelqu'un rit derrière vous, vous assumez que soit dirigé vers vous" (même si ce n'est pas le cas - surtout si ce n'est pas le cas)

"Vous n'essayez même pas de parler, parce que vous pensez que personne ne va vous écouter de toutes façons."

"Vous ne marchez pas dans le hall principal de l'école (ou dans une rue principale ou tout autre équivalent), parce que vous pensez que tout le monde va vous juger."

"Vous vous culpabilisez constamment après chaque petite erreur que vous avez faites (y compris des années plus tôt), et dont probablement personne ne se souvient."

"Vous passez à côté de votre vie parce que vous être trop irrationnellement effrayés."



"Ce sentiment d'être piégés quand vous devez accomplir même la moindre petite tâche quotidienne."

"Vous parlez généralement tellement bas, que la seule fois où vous osez prendre la parole , personne ne vous entend; alors vous paniquez et pensez qu'ils vous ignorent."

"Ne pas se sentir à sa place, même avec les gens qui nous aiment et nous acceptent."

"Vous vous détestez de ne pas être capable de "passer outre" en vous "mettant au-dessus de ça", comme votre famille tend à vous le suggérer . Et, même si vous savez qu'ils ont pour but de vous aider, vous commencez à avoir du ressentiment à leur encontre parce qu'ils vous font vous détester."

"Avoir plus de 20 ans et encore avoir besoin que quelqu'un d'autre passe les coups de téléphone à votre place."

"Être une personne complètement différente en public et en privé, et vouloir désespérément être tout le temps la personne que vous êtes en privé."

"Vous parlez tellement bas que quand vous discutez vous devez à chaque fois vous répéter."

"Être incapable de se faire de nouveaux amis."

"Lorsque vous suivez une conversation, que vous dites quelque chose et que personne ne réponds."


"Vouloir se faire de nouveaux amis lorsqu'on entre en fac (ou qu'on a un nouveau travail), mais vous ne pouvez même pas les regarder dans les yeux."

"Vous restez éveillés (ou somnolents) toute la nuit à rejouer dans votre tête les conversations que vous avez eues pendant tout le jour précédent." 


"Vous demandez constamment si les gens qui vous côtoient sortent avec vous par pitié, et ça les fait royalement chier." 
(si vous avez une meilleure traduction, donnez, je suis pas entièrement sure pour la dernière phrase)



Bref, il y en a des centaines d'autres, et pour l'instant, toutes ses phrases me décrivent exactemment.

Du coup je me sens misérable, et sans que je sache pourquoi, j'ai le coeur qui fait des ratés, et les larmes coulent sans que j'y puisse rien. 
C'est ça que je suis? 
Toutes ces phrases ne brossent pas un portrait très optimiste de moi. Je me sens pathétique, j'ai l'impression d'être responsable, que c'est moi qui ait laissé cette saloperie s’installer.

D'un autre côté j'ai l'impresion que si je réussi à rassembler toutes ces phrases et à les montrer on arrêtera de penser de moi que je le fais exprès, que je mens pour essayer de me faire plaindre. Parce qu'autour de moi il y a encore des gens qui pensent que je me fais des idées, que je vais bien, qu'il suffit d'un peu de volonté ou un bon coup de pieds au cul. Ils ne me comprennent pas et ne cherchent pas à comprendre. 

Je suis fatiguée de toute cette merde, je veux pouvoir vivre normalement sans paniquer à chaque seconde. Je veux tellement être normale.




4 commentaires:

  1. Y'a aussi http://socialanxietymouse.tumblr.com/ que je trouve sympa (et un peu moins angoissant car plus drôle).

    Et, imprimes ces trucs ou montre le site (ou des sites en français, y'en a une tetrachiée) à ta mère, parles-lui de ça sérieusement avec des exemples et tout...faut pas laisser traîner.

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    1. Je tiens pas à faire trainer ça, mais tu le sais, j'ai le couteau sous la gorge. J'ai pas les moyens de me payer des séances, et je suis en ayant-droit, ce qui concrètement ne me permet pas d'être suffisamment remboursée par la sécu.

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  2. On est comme on est, personne n'est parfait. Il faut juste essayer de composer avec et essayer de (sur)vivre au delà de ses tares.

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    1. Oui m'enfin c'est une maladie, pas un trait de caractère avec lequel on peut compiler. :) Le problème étant que cette maladie là est violente, et très très puissante, elle domine, elle écrase, on ne peut pas juste faire avec en essayant de la supporter, c'est pas simple.
      On peut certes essayer d'y survivre, mais les 3/4 du temps, elle gagne.

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