mardi 15 avril 2014

HypersensibilitéS

Un article que j'ai lu via le profil fb de Alva, et j'ai eu envie de vous le partager aussi ici.

Il concerne l'hypersensibilité.

 L'auteur de l'article y liste tous les symptômes de l'hypersensibilité, et j'ai eu envie, par jeu, par curiosité, pour le fun d'apposer un "check" en face des choses qui me concernent.


Les caractéristiques de l’hypersensible

  • Hypersensibilité au bruit (qui agresse ses oreilles trop sensibles, qui l’empêche de se concentrer, de penser).
    → check
  • Ne supporte pas la sensation de faim
    → personne n'aime la sensation de faim. Si c'était un truc appréciable on mangerais pas! Oo Mais bon, soit, check.
  • Ne supporte pas les endroits trop peuplés
    → check
  • Hypersensibilité aux textiles (ne supporte pas certaines matières sur sa peau, ou les étiquettes des vêtements)
    → check
  • Hypersensibilité aux aliments ou textures d’aliments
    → "hypersensibilité aux aliments", je vois pas des masses ce que ça veut dire. Pour la texture → check. 
  • Très réceptif au toucher (sensible aux caresses et massages)
    → check
  • Très sensible à la lumière (certaines lumières peuvent vraiment le rendre inconfortable)
    → check
  • Indignation contre l’injustice
    → check
  • Recherche de sens (cherche à comprendre et expliquer tout)
    → check
  • Sentiment d’être aliéné et seul
    → check
  • Volonté d’être original, et de ne pas pouvoir ou vouloir entrer dans la norme
    → Je ne "veux" pas être originale, mais je ne veux pas me conformer à une norme. check.
  • Profonde aspiration à vouloir apporter quelque chose au monde grâce à sa créativité
    → check, mais ça oscille entre ouais carrément et rien à foutre. 
  • Vouloir continuellement apprendre de nouvelles choses
    → check
  • Les informations nerveuses circulent très vite, ce qui rend l’hypersensible hyper-réactif, il réagit à tous les stimuli, sans vraiment filtrer.
    → check
  • Il « voit » tout, « entend » tout, ressent tout, ce qui peut être parfois difficile à gérer
    → check
  • Il est envahi par une quantité très importante d’idées, de paroles, d’informations et de perceptions, ce qui est aussi souvent difficile à gérer.
    → check
  • Il est sensible aux ambiances. Il peut être perturbé et affecté par tous les conflits, les tensions et les problèmes psychologiques des personnes qui l’entourent, même s’il n’est pas responsable ni concerné.
    → check
  • Il est extrêmement empathique : Il a la capacité de se mettre à la place des autres et de ressentir leur souffrance. Il est envahi par les sentiments et les émotions des autres et de lui-même. Il ressent tout très fortement. L’affectif prend beaucoup de place dans sa vie.
    → check
  • Intensité émotionnelle : il a facilement les larmes aux yeux, il est « à fleur de peau ».
    → check
  • La tristesse, la joie, la colère peuvent prendre chez lui des proportions démesurées. Il peut passer rapidement du rire aux larmes.
    → check (et ça, le passage rapide d'une émotion à l'autre,  je m'en suis rendue compte il y a pas si longtemps que ça,  un jour en y pensant je me suis dit que putain, ouais, je suis une foutue lunatique, en fait.)
  • Colères soudaines pour des raisons qui peuvent paraître « ridicules » pour l’entourage. Mais l’hypersensible est pourtant sincère. Il ressent fortement les choses et son entourage a souvent du mal à comprendre ses débordements (ne percevant pas les mêmes choses que lui).
    → Oh que oui. Check.
  • Il a besoin d’amour parce qu’il est sensible, émotif et qu’il vit beaucoup dans l’affectif.
    → check



Analyse critique de l'article
parce que ouais, c'est comme ça.


J'aimerai revenir sur un truc que l'auteur de l'article dit et auquel j'aimerai apporter un tout petit chouilla de nuance:

"Lorsque l’on est « hypersensible », cela veut dire que tous nos sens sont exacerbés.      (...)    J’ai par exemple une vue extrêmement performante (supérieure à ce qui est exigé pour un pilote)"
Oui, bon sans doute. Mais si il y a une chose que j'ai remarqué c'est qu'on peut avoir 20/20 de vue et ne pas voir.
La plupart des créatifs que je connais (dont moi, sans trop vouloir me lancer des roses) voient énormément de choses, mais sont loin de toucher à ce que l'auteur de l'article appelle "performance". Il y a "voir" et "voir".
Je suis myope comme une taupe mais je vois des choses que les autres ne voient pas. Je vois très bien, malgré ma mauvaise vue. See the point?

Il peut en être de même pour les quatre autres sens. 

Autre exemple, je suis pas toujours capable de différencier une odeur d'une autre mais je suis très sensible aux odeurs. 
Par contre, effectivement ma peau ne supporte pas certaines matières et en amont le toucher est aussi très important pour moi, je "sens" la moindre différence de matière, pour faire court.


Et la réflexion qui me vient c'est qu'en prenant en compte tout ça on en vient au fait qu'il n'y a pas une hypersensibilité. On peut trouver une hypersensibilité émotionnelle, une hypersensibilité mécanique (une bonne vue, un bon sens du toucher, etc) et une hypersensibilité plus abstraite qui ne concerne pas le côté mécanique de nos 5 sens mais qui concerne plus cette autre définition de voir, toucher, sentir... Ce que j'appellerais le "ressenti par les 5 sens".

Alors au final ça veut dire quoi "être hypersensible"?
Si nos émotions sont hyper développées mais qu'on n'a pas nos 5 sens mécaniquement augmentés, est-ce qu'on est plus ou moins hypersensible?
Cet article au final est intéressant, c'est sur, mais il donne une définition d'une hypersensibilité qui touche au côté mécanique plus qu'au côté émotionnel ou au "cinq sens abstraits", le ressenti par les 5 sens.

En somme j'ai eu l'impression que la définition donnée pour cet article nous dit en substance "on est hypersensible ou on l'est pas", sauf que voilà, il n'y a pas qu'un seul type d'hypersensibilité, c'est dommage de définir ça en un seul et unique bloc. 
Une personne peut être hypersensible physiquement, mais pas forcément émotionnellement, c'est pas quelque chose qu'on à tout d'un bloc ou pas du tout.

D'autre part l'auteur continue sa réflexion en ne restant pas que sur cet aspect "mécanique" de l'hypersensibilité, ce qu'il dit à ce sujet est très intéressant, mais tout est un peu fouillis. Je trouve juste dommage qu'il mélange tout et n'ait pas pensé à organiser les choses en parlant des différents types d'hypersensibilité.

Souvent ça va de paire, on est d'accord sur ce point, mais je trouve surtout très injuste de parler de "performance mécanique des sens" sans laisser entendre qu'on peut ne pas avoir cette performance mécanique et être hypersensible.


Petite analyse critique de la partie "Comment vivre dans ce monde entant qu'hypersensible".

Une chose qui m'a doucement fait rigoler: 

"5) Comprendre que rien n’est hasard et que si vous êtes hypersensibles, c’est qu’il y a une raison -

Il faut de tout pour faire un monde et si vous êtes hypersensibles, c’est qu’il y a une bonne raison à cela.

"


Wesh, désolé mais cette conception "c'est ton destin", ça me fait rire, parce que c'est pas du tout quelque chose en laquelle je crois.

On est hypersensibles parce que c'est comme ça, y'a pas un but mystique derrière ça, y'a pas du "rien n'est dû au hasard", "c'est qu'il y a une raison".
Tout n'existe pas forcément pour une raison. Par contre, on peut utiliser cette chose qui existe dans notre vie comme d'un outil pour atteindre quelque chose d'autre. 
C'est à la limite du religieux de dire que si c'est là, c'est qu'il y a une raison, parce que c'est un peu comme dire que quelque chose ou quelqu'un à déposé cette hypersensibilité dans nos gènes pour une raison précise.

Ne peut on pas juste accepter que ce soit là, et puis basta?
C'est si compliqué que ça de considérer qu'il n'y a ni hasard, ni destinée, ni raison?
Je suis hypersensible, mais je ne crois absolument pas qu'il y ai une raison à ça, je suis juste hypersensible, c'est tout. C'est là, ça existe, c'est tout. Je peut m'en servir pour accomplir quelque chose, pourquoi pas, mais c'est pas comme si on avait déposé ça en moi avec un but précis.

Alors que ce soit la pensée de l'auteur de l'article ça le regarde, mais j'apprécie pas des masses qu'on essaie de me prêcher quelque chose par moult "vous devez accepter que".
Au pire il aurait tourné ce paragraphe en disant "je pense que si je suis hypersensible c'est qu'il y a une raison", ok, mais bonhomme, n'emploie pas le "vous", parce que ce qui est vrai pour une personne ne l'est pas forcément pour d'autres, et je ne partage pas cette conviction mystico-bouddhiste du rien n'arrive par hasard.

 D'autre part:

Si tout le monde était hypersensible, alors il n’y aurait pas de chirurgiens, de pompiers, de policiers, d’infirmiers…
Mais si personne n’était hypersensible alors il n’y aurait pas d’artistes, de révolutionnaires, de chanteurs, d’écrivains, de psychologues, de bénévoles en tous genres, de créateurs de refuges…

Ok, donc ça veut dire que les chirurgiens etc etc ne sont de base pas hypersensibles ou juste que les non-hypersensibles sont tous responsables des maladies, des blessures, des violences, des accidents????
Et d'autre part qu'il est inconcevable qu'un chanteur, un écrivain, etc ne soit pas hypersensible????






Dafuq!!!

Je continue (je suis en train de remonter dans l'article, donc ce que quote en dessous ici est dit avant ce que j'ai quoté au-dessus):


L’activité physique aussi, la musique, l’art, et pratiquement tout activité qui permet en fait à l’esprit de s’évader et à ne plus penser.

Ahahahahah! nope.
Déjà faut définir "ne plus penser". Parce que quand je créé, quand je dessine, peint, ou quand je chante, mon cerveau est loin d'être en off.
Mes émotions et mes pensées sont tout aussi actives dans ces moments que dans d'autres, et c'est plutôt logique, puisque les créations sont pour beaucoup la matérialisation même de ces émotions et pensées. 
Que l'esprit s'évade je suis on ne peut plus d'accord, mais quant au "ne plus penser" on repassera.
Encore une fois c'est une question de nuance qui a été zappée ici. Tout le monde n'est pas lié à une seule même affirmation. Il n'y a pas de généralité.


La suite:

"Aujourd’hui je me rend compte par exemple à quel point mon hypersensibilité est une force puisqu’elle me permet de comprendre mes clients à un niveau très élevé, d’être touchée par de nombreuses causes dans le monde et d’avoir ainsi la volonté de faire quelque chose pour que cela évolue.
Une personne non sensible ne développera à l’inverse pas l’envie de contribuer à changer les choses qui ne vont pas dans ce monde, ni ne sera apte à aider profondément les autres, étant dépourvue d’empathie."

Donc on passe sans transition d'hypersensible à non sensible sans empathie et égoïste. 




LES NUANCES MERDE!!!!
Ce n'est pas parce qu'on n'est pas hypersensible qu'on est un gros connard insensible qui n'a aucun but altruiste et empathique dans sa vie.
Il n' a pas que hypersensible vs non sensible. L'hypersensibilité n'est pas meilleure que le simple fait d'être sensible. On est pas des êtres humains plus plus, moi aussi il m'arrive d'être une connasse.
Et être hypersensible ce n'est pas être meilleurs que les autres, ça veut pas dire qu'on est plus altruistes que les autres; ça veut pas dire qu'une personne qui n'est pas hypersensible est incapable d'avoir un beau grand but empathique dans sa vie.



Connaissant notre hypersensibilité, il est impératif de se protéger. Le monde ne changera pas du jour au lendemain, c’est donc à nous de nous y adapter en sélectionnant avec attention tout ce que nous faisons, les endroits où nous allons, ce que nous regardons et les gens que nous fréquentons.

How about no.
Je vais pas me conformer aux autres juste parce que je colle pas à ce qui est la norme acceptée.
Je ne suis pas d'accord, on n'a pas à "sélectionner tout ce que nous faisons, les endroits où nous allons, ce que nous regardons et les gens que nous fréquentons" plus que quelqu'un qui ne serait pas hypersensible. 
Admettre qu'on doit s'adapter c'est un peu comme dire à une GL hypersensible: si tu veux pas souffrir des critiques porte un jogging bleu marine plutôt qu'une robe rose cupcake. 
WHAT! Nope nope nope nope! Je laisserais en aucun cas mon hypersensibilité me façonner par rapport aux autres.
Pour moi c'est l'ultime faiblesse, s'adapter pour se protéger, c'est justement contre ça qu'on essaie chacun de se défendre. C'est au monde de nous accepter avec nos particularités, nos défauts, nos faiblesses, nos forces; pas l'inverse.

L’hypersensible a souvent besoin de solitude et n’aime pas être dans les endroits trop peuplés.

Encore une fois non, tout le monde n'est pas bâti sur le même modèle, justement beaucoup de gens hypersensibles cherchent à ne pas être seuls.
Parce que la solitude, c'est pas toujours tip top caviar, on peut aussi aimer être entourés t'sais quoi!
Alors non c'est pas "l'hypersensible à besoin de", mais "certains hypersensibles ont besoin de", on est pas en train de parler d'une plante grasse.

[en parlant des avantages de l'hypersensibilité]
- Intuitions très développées et vitesse d’analyse et de réflexion hors norme, ce qui fait que nous sommes beaucoup moins propices au fait de nous faire « avoir » par les autres et à nous retrouver dans des situations que nous n’aurions pas vues venir

Ahahahahahahahah².
Intuition et capacité d'analyse, ok. "Hors norme" (un peu comme tes chevilles en fait), c'est déjà pas vrai pour tout le monde.
Quant au reste de la phrase, what about si je te racontais toutes les fois où je me suis fait prendre pour une conne par les autres tu reverrais cette définition de merde à la baisse.

Pour moi ou pour les autres hypersensibles que je connais, on est loin d'avoir vu venir tous les coups de pute.
Ce qui est vrai par contre c'est qu'on a pris ça comme un coup de poing au creux du ventre et on en gardera toujours un amer souvenir, une espèce de blessure qui restera toujours là. Un sentiment de honte, de défaite, une douleur face à la putasserie des autres, etc.
On n'a pas forcément su l'éviter mais on regrettera toujours de ne pas avoir su. 

Créativité et imagination exacerbées, ce qui fait que nous ne nous ennuyons jamais

Si c'est vrai que je m'ennuie rarement, t'aurais dû me voir hier matin en mode "cri de baleine" parce que je me faisait chier puissance 1000.
Wesh les gars un hypersensible il peut aussi s'ennuyer :!: Wahou!

Nous sommes des personnes avec un très bon « fond », étant de profonds empathiques, nous ne pouvons faire aux autres ce que nous n’aimerions pas qu’ils nous fassent (comme nous pouvons ressentir la douleur des autres). Nous voulons au contraire aider les plus faibles, et toujours défendre les injustices.
Encore une fois: ce n'est pas vrai pour tout le monde. Certes être hypersensible laisse plus de possibilité d'être extrêmement empathique, mais faut pas déconner.
Comme je disais, j'ai été une connasse à des moments de ma vie, et j'ai fait du mal, malgré mon hypersensibilité. La différence c'est que j'ai des remords très  invasifs, c'est tout.
C'est vrai que je me vois dans cette définition, globalement, mais soyons sérieux, je suis pas une généralité.
Je re: les nuances, bowdel!



Voilà.

Donc tout ça pour dire, autant la première partie de l'article est instructive, intéressante, autant la seconde me donne envie de m'arracher les yeux., parce que trop de "c'est comme ça pour tout le monde parce que c'est comme ça pour moi".
Pas du tout objective, en somme.

Et surtout putain, mais est-ce qu'un jour on va arrêter avec ce ton de "tu dois faire ça pour ton bien-être"???
Vivre avec son hypersensibilité (ou autre) c'est à chaque individu de trouver le bon équilibre, c'est pas un truc qu'on va apprendre dans un article estampillé "santé & bien être".
Y'a pas UNE façon de le gérer et de vivre avec.


Voilà voilà. ^^

dimanche 13 avril 2014

La minute sessouelle et informative

Aujourd'hui j'aimerai vous parler d'un truc apparemment encore assez peu connu:

 La pansexualité


"Pansexuel", c'est un mot et un concept qui commence tout juste fraichement à s'étendre  - mais qui existe pourtant depuis trèèèèès longtemps -, mais dont au final on ne parle pas tant que ça (du moins je ne pense pas). Du moins jusqu'à récemment, l'explosion médiatique des notions de genre et de sexe font que certains termes et idées commencent doucement à sortir de Tumblr pour se spreader un peu plus publiquement, ce qui est une excellente chose, vraiment.

Alors d'abord pour faire court, pansexuel, ça veut dire kwé?

En image:

"Pansexuel: attraction envers des personnes de tout genres ou sexes, en incluant et en ne se limitant pas aux hommes et aux femmes mais aussi cisgender, trans, genderqueer, intersex, personnes androgynes, etc. "
Pour une vraie traduction tout bien de tous ces termes, allez ICI et pour savoir ce qu'est la théorie queer.

En d'autres termes, c'est être attiré sexuellement autant qu'amoureusement par n'importe qui (tant qu'il ne s'agit pas d'attirance sexuelle envers des animaux ou des aliens...).


Venons-en à mwé. 8)

Et si je vous parle de ça aujourd'hui c'est tout bêtement parce qu'un beau jour en lisant des choses à ce sujet, je me suis rendue compte que la définition me collait pile poil. 
D'après la définition de ce mot, même si je n'ai eu de relations qu'avec des - bon ok, un - homme, je peux tomber amoureuse de femme / homme quelque soit leur sexe, leur genre, etc, et être physiquement attirée par elles. 
Je suis pansexuelle.



Alors bien évidement le but c'est pas de me placarder une étiquette sur le front et/ou de dire "HEY COUCOU JE SUIS A PART!!! CAY TROP KEWL"
C'est juste toujours un peu sympa de pouvoir se connaitre via des termes existant, de se dire "ah bon, le fait de pouvoir tomber amoureuse et d'être attirée sexuellement par n'importe qui ça porte un nom? Cool!"
Yep, c'est cool aussi de se dire que si le terme existe c'est que je suis pas toute seule à me reconnaitre dans cette définition. 

Pas que je me sentais seule et torturée avant ça, j'ai toujours su que je me limitais pas à hétéro ou gay, mais j'avoue qu'à un moment je me suis demandé pourquoi j'étais parfois attirée par des femmes, des hommes, indifféremment.
Comme j'ai eu la chance de grandir dans un entourage qui ne m'a pas appris à socialement bannir la différence, dans ma tête, ça faisait un peu..."ah?! ok."
En gros , pour faire court... en trois mots: rien à carrer. :o)

Je suis aussi angelosexuelle depuis Supernatural, mais chhhht. :o)

Donc bon, la seule raison pour laquelle je fais pas mon entrée en le criant haut et fort, mode "HE-HEY!" 



c'est juste que pour moi c'est normal, quoi, pas besoin de l'évoquer particulièrement, j'ai pas besoin d'un coming-out, quoi.
C'est un fait accepté depuis longtemps: je peux être physiquement attirée et tomber amoureuse de n'importe qui quelque soit son sexe ou son genre, s'touh. 

Alors je vous vois v'nir. Petits malins. :o)
 "Mais dans ce cas pourquoi t'en fais un article?"
You made a point. 
Le fait est que c'est mon blog et qu'à 90% il parle de moi; et que je m'emmerdais et je me suis dit "bah tiens je vais parler de ça" comme j'aurai pu me dire "tiens je vais parler du freeganisme / de Doctor Who / de ma semaine végétalienne /de pudding /de mon dernier bouquin / de tarte ou de météorologie".
Vu que je parle de trucs qui me concernent fallait bien que j'en fasse un article un jour où l'autre ou que ce soit ne serait-ce qu'évoqué; c'est tout. ^^


De la tolérance, bowdel!

Et donc, pour en revenir au côté informatif de cet article, voilà, être pansexuel ça veut d'une certaine façon dire: être amoureux du "qui" (la personne, sa personnalité, etc) plus que du "quoi" (sexe, genre).

C'est se débarrasser des notions de préjugés, d’apparence (en quelque sorte, l'apparence compte pour ainsi dire toujours, mais par là j'entends apparence = apparence féminine ou masculine, sexe/genre, quoi - je sais, je m'exprime aussi bien qu'une huitre, ça fait tout mon charme. :o) ), etc, comme c'est aussi le cas pour n'importe quelle orientation sexuelle, que ce soit hétéro, gay, asexuel, bi, etc etc etc. 


Le fait que le terme "pansexuel" commence à sortir un peu de son trou, comme d'autres termes dont "asexuel", je trouve ça particulièrement beau parce que ça révèle une palette faite d'une multitude de façons d'aimer. 

Ca montre que les choses ne sont jamais "binaires", occulter les termes qui existent entre hétéro et gay, c'est comme parler du noir et du blanc en occultant toutes les nuances de gris (pour donner une image un peu simple).
Comme pour beaucoup d'autres choses, il y a des nuances, des nuances qui ne sont pas inacceptables, honteuses, ou bizarres; elles existent simplement et on se doit de les accepter comme faisant partie de notre paysage social.

Il n'y a pas une orientation sexuelle qu'il ne faille pas prendre en compte et qu'il ne faille pas tolérer.  La diversité, c'est beau. L'amour, c'est beau. 
Et ça me fait penser à ça, un petit texte qui circule sur Tumblr (ô pays de l'acceptation totale):

If homophobia were a conversation about food...

  • Homophobic Person: My favorite food is pizza!
  • Homosexual Person: Cool! My favorite food is pasta!
  • Bisexual Person: I like both!
  • Pansexual Person: Hey guys, I don't have a favorite! I'll pretty much eat what tastes good to me.
  • Asexual Person: I like the way food looks and smells more than the way it tastes.
  • Homophobic Person: whAT THE FUCK IS WRONG WITH YOU DISGUSTING PEOPLE WHY ISN'T PIZZA YOUR FAVORITE FOOD?!?! YOU'RE GOING TO HELL.

Traduction:

Si l'homophobie était une conversation à propos de nourriture:

Personne homophobe : ma nourriture préférée c'est la pizza!
Personne homosexuelle: Cool! Ma nourriture préférée c'est les pâtes!
Personne bisexuelle: J'aime les deux!
Personne pansexuelle: Hey les gars, je n'ai pas de favori! Je mange pour ainsi dire tout ce qui à bon goût selon moi.
Personne asexuelle: J'aime l'apparence et l'odeur de la nourriture plus que le goût qu'elle a.
Personne homophobe: PUTAIN MAIS C'EST QUOI VOTRE PROBLÈME ESPÈCES DE DÉGÉNÉRÉS POURQUOI LA PIZZA N'EST PAS VOTRE NOURRITURE PRÉFÉRÉE?!?! VOUS IREZ EN ENFER.

Je trouve cette petite analogie très très très intelligente, elle permet de mettre clairement en évidence l'absurdité qu'il y a à rejeter quelqu'un pour son orientation sexuelle. Heureusement y'a aussi énormément de gens qui aiment juste la pizza et comprennent que d'autres puissent ne pas aimer (que) ça. :)


Autre petit message que je trouve ravishing, parce que dans le cercle homophobe on peut souvent lire des choses comme "han, ça va nous rendre homo"! (en simplifiant à mort).

Les homosexuels ne sont pas intéressés par le fait de rendre les autres personnes homosexuelles.

  Le fait est qu'on peut aussi remplacer le mot "homosexual" par n'importe quel autre.

 Dire "accepter toutes les orientations sexuelles comme normales" c'est s'exposer à des contre-arguments de mayrde.

Alors j'entrevois au loin un petit "ouais mais dans ce cas, quitte à tout accepter, acceptions aussi la pédophilie, la zoophilie, toussah". Ce à quoi je répondrais: 

Bande de glands!


 Je vous parle d'amour mutuel et consenti par les deux parties, hein, la pédophilie et la zoophilie sont dans 100% des cas des abus, pas de l'amour.

Ça peut sembler obvious mais cet argument [de merde], basé sur "qu'est-ce qu'une orientation sexuelle et sont-elles toutes acceptables" n'est pas né de mon imagination, des gens l'ont évoqué et/ou y ont réfléchi, comme ici, ici, ou entre autres. 

Attention le troisième article est manifestement homophobe, comme moi vous aurez sans doute envie de sortir le fulguro-poing en le lisant, je le mets ici pour vous illustrer le "si on accepte toutes les orientations sexuelles - donc l'homosexualité - alors dans ce cas qu'en est-il de la pédophilie et la zoophilie?". Je me suis tellement facepalmé sur cet article que je pense que je vais me poser un sac de petits pois surgelés sur la tronche pour faire dégonfler la bosse qui en résulte.







Bref. 
J'espère sincèrement que vous comprenez le ridicule d'une telle argumentation. 
Et je vous quote ici un post sur un forum qui me redonne un peu foi en la capacité de réflexion de l'humanité, et je vous surligne en gras ce qui me semble essentiel: 

"Salut,

En raisons de l'effervescence de posts et thread qui disent "ololz les homosexuels peuvent se marier alors pourquoi pas les zoophiles et le pédophiles" je voulais signaler quelque chose à leurs auteurs.

Pour rappel, l'héterosexualité et l'homosexualité correspondent à des orientations sexuelles ou le terme "sexuelles" fait référence au sens "genre" du mot (homme ou femme) qu'il ne faut pas confondre donc avec le sens pratique sexuelles.
On peut ainsi être pédophile ou zoophile hetero ou homosexuel, mais la pédophilie et la zoophilie de correspondent pas à des orientations sexuelles, précisément parce-que une orientation sexuelle définit si l'on aime quelqu'un du même genre ou d'un genre différent du sien.
Par ailleurs, si la pédophilie est interdite par la loi, c'est parce que on estime actuellement qu'un enfant n'est pas en mesure de savoir si oui ou non il peut s'engager dans une relation à long terme et c'est par ailleurs pour cela qu'une partie de la responsabilité des mineurs est à décharge de leurs parents jusqu'à leur majorité.
Il en va de même pour les animaux.

De façon générale, la pédophilie et la zoophilie sont de toute façon considéré comme des pratiques sexuelles, au même titre que le sadomasochisme. "

Un quote (vous trouverez les sources, les noms, le texte complet en suivant le lien):
"Ce n'est pas nécessairement de l'amour. C'est davantage de la violence et du contrôle." (en parlant de la pédophilie - député Marc Lemay, Canada)

En enfin, un dernier lien à lire
 Morceaux choisis:

"Citation#1
Vous avez choisi de nier la différence entre hétérosexualité et homosexualité. Pourquoi ne pourrait-on faire de même avec la zoophilie?
Nous ne discutons pas dans un contexte neutre, dois-je vraiment vous le rappeler?
Citation #2
 Parce que la zoophilie et la pédophilie font fi du consentement mutuel. L'animal se fait violer, sans pouvoir donner son accord. L'enfant, c'est pareil, parce qu'on ne le considère pas vraiment maître de ses actes, pas avant 16 ans.

L'homosexualité, elle, est une affaire qui n'implique que deux personnes consentantes et n'a donc rien à voir avec la zoophilie ou la pédophilie.

Citation #3
L’autre différence, et elle est de taille, c’est que la zoophilie et la pédophilie ne sont PAS des orientations sexuelles : L’attirance n’est pas pour un sexe (masculin/féminin => orientation sexuelle) mais :

- pour une espèce animale dans le premier cas (donc rien à voir avec une orientation sexuelle)
- et un enfant dans le second (là c’est l’âge, et pas le sexe l’objet d’attirance. Donc rien à voir avec une orientation sexuelle non plus).

Alors Delanda, ce qui permet de "nier la différence entre homosexualité et hétérosexualité" c'est qu'elles sont toutes deux des orientations sexuelles, ni plus ni moins, ce qui n'est pas le cas de la zoophilie et de la pédophilie."
 (Le surlignage en gras n'est pas de moi hein)



Voilà. 

samedi 12 avril 2014

I've been Loki'd






Voilà, outre le fait que ça fait trois quatre jours que je mate interview sur interview, que mes albums photo "Fandom" sur Facebook sont en train de devenir une ode à Loki, que je me suis DL la BO de Thor et que et que "ahhhhhhh! pourquoi n'existes-tu paaaaas!!!!!!!";  j'ai regardé Thor : The Dark World y'a pas longtemps et que c'est de ça dont je voulais vous parler.

Enfin je vais surtout vous rediriger vers ma critique sur Sens Critique, j'avoue que je me sens pas de tout retaper. :o)

Cliquez sur cette belle, magnifique image pour la lire:

http://www.senscritique.com/film/Thor_Le_Monde_des_tenebres/critique/27913570 
Pour la petite histoire, le titre ici est en chinois, parce qu'en Chine, il y a un cinéma qui a utilisé cette couverture fake (créée par la fandom sur Tumblr, comme on s'en doute un peu quand on sait ce que sont une fandom et un Tumblr et surtout ce que ça donne quand on mélange les deux. :o) ) comme s'il s'agissait d'une vraie. Voilà voilà. :o)
En Chine vous avez pu aller voir Thor 2 au ciné avec cette image-là comme poster à l'entrée, oui. :o)

Et donc voilà, comme vous pouvez le lire dans ma critique, j'ai adoré ce film.
Et j'adore Loki, je suis officiellement une fangirl de Loki, voilà.



Et sinon, juste pour le fun, je vais vous lister mes fandoms, en fait, histoire de. 

Quand je dis "je suis dans la fandom", ça veut dire qu'au delà du fait d'aimer un personnage, un film, une série, etc, je passe un temps conséquent à voir / lire des extras, collecter des images, à les vénérer, à baver, à en parler, à partager des idées, des fanarts, ce genre de choses.
Et c'est aussi (si j'avais le temps et les moyens) se rendre à des rassemblements, conventions, etc.
Autant vous dire, mon rêve, le saint Graal de la convention, ça va être le Comic Con. Mais pour l'instant je me sens bien avec mes deux reins, je me vois pas en vendre un maintenant. :o)

Qu'on se le dise, c'est pas parce qu'on aime quelque chose qu'on est automatiquement dans la fandom, faut y donner du sien, bowdel! XD
Comme le dit wikipédia: " Les fans s'intéressent au moindre détail de l'objet de leur fandom, ce qui les différencie des simples amateurs."




- Il y a donc Loki, mais plus globalement The Avengers, y'aura donc donc Captain America, Iron Man, Hulk, etc...
- encore plus globalement, je suis une fangirl de Marvel et DC Comics - donc également: Batman (et Le Joker), Spiderman, Les X-Men, Flash, Superman, Green Lantern, etc...
- Supernatural
- Doctor Who
- Sherlock
- Star Wars
- Star Trek
- Hannibal
- Buffy
- Game of Thrones
- The Mentalist 
- The Walking Dead 
- Tomb Raider 
Et j'ai failli oublier Le Seigneur des Anneaux / Bilbo le Hobbit, un peu. Remarquez y'en a peut-être deux trois auxquelles j'ai pas forcément pensé. 

Voilà pour l'instant. Notez que ça ne constitue pas "tout ce que j'aime", il y a énoooooormément d'autres choses que j'aime, et même que j'aime autant (un exemple: Retour vers le Futur - je suis fan, mais je suis pas encore dans la fandom); mais je passe pas autant de temps à récolter des infos et montages lol que pour celles-là.



Alors pourquoi je suis une fangirl.

Je l'ai toujours clamé, je ne suis fan de rien... C'est pas aussi simple, en fait.
Je peux être fan de quelque chose, je suis pas du genre à m'abreuver d'une chose unique et me fermer au reste. Et il y a d'autres fois où je vais être fan un temps, et hop, on passe au stade "ouais j'aime bien".
Le fait que je sois pas une "fan" au sens dans lequel ce mot est officiellement défini, ça reste vrai pour ça; je suis pas fan d'un seul artiste / personnage, d'un seul film / livre / série / album / groupe / remplacez par ce que vous voulez.
Je suis pas du genre à économiser pendant des semaines pour m'acheter de quoi suivre un chanteur en tournée, si vous voyez où je veux en venir.
Mais quand j'aime vraiment un artiste / perso / film / etc etc etc - même si c'est que pour une période donnée (je peux pas affirmer "j'aimerai ça toute ma vie!") -  je l'aime pas à moitié, je l'adore +1000.

Grâce à Tumblr, j'ai trouvé un moyen d'exprimer ma fanattitude envers les choses que j'aime, l’absorption dans une fandom se fait quand même foutrement plus facilement via Tumblr ou même via Facebook.




"Tiens, je vais juste reblogguer cette image marrante de Sherlock et cette analyse psychologique de Loki et OHMONDIEU", ça y est, pouf, cinq minutes plus tard t'en es à ta 84 564 846 845ème recherche sur le thème Doctor Who sur Tumblr, Facebook et Google et t'es même capable de donner un gif Supernatural pour toutes les situations.

La preuve. 

Et même que si tu tapes "challenge gif supernatural" sur Google tu va foutre le pied en plein d'dans.

Le truc est que quand j'aime quelque chose, je l'aime pas juste un peu. Je vous rappelle, je l'ai souvent dit dans ce blog, je suis ce qu'on peut appeler quelqu'un d'hypersensible, mes émotions font pas les choses à moitié.
Donc quand j'aime quelque chose, oui, je suis du genre à passer plusieurs semaines à vivre de cette chose que j'aime (en l'occurrence Loki / Tom Hiddleston), et ça c'est une chose qui a très très très très bien été expliqué par Timtimsia sur son blog En Pointillés, sa façon de fonctionner s'apparente de très près à la mienne.
à lire ici → http://timtimsia.blogspot.fr/2014/03/cartographie-des-etoiles.html



Et voilà donc pourquoi je suis une fangirl.

 Je viens de me rendre compte que sur cet article où j'avais d"abord songé à parler de Thor 2, c'est devenu un peu un article sur les fandoms, et c'est plutôt pas mal, je trouve. J'aime bien partir d'une idée et aboutir à un truc différent, c'est sympa.

En tout cas si l'envie vous prend de me parler de Loki, de Sherlock, du neuvième Docteur ou de Will Graham, je vous tends des bras amicaux, parce que la fandom c'est aussi énormément une question partage et kiffage de vaïbe ensemble, et c'est beau.
En tout cas vous échappez presque à un article uniquement consacré à Loki, vous avez de la chance, bande de veinards! (remarquez y'a ma critique pour ça, un peu, j'en suis d'ailleurs très fière, c'est une de mes meilleures critiques 8) )



Et vous, vous vous identifiez dans une/des fandoms? Lesquelles? :D

--Edit
Si vous voulez me "voir" en mode fangirl sur Tumblr, j'ai un blog qui est plus ou moins dédié à ça (de base c'était pour les messages positifs et les trucs drôles, mais c'est à 90% de la fandom, donc bon. :o) ); on est sensé pouvoir y accéder via les boutons sur la droite mais apparement y'a (encore) un truc qui foire, donc →  http://white-thinking.tumblr.com/
Et si vous voulez, j'accepte en ami sans beaucoup de restriction (un peu quand même, pour des raisons évidentes), et vous pourrez voir mes albums "fandom" (j'en ai 3), si les boutons de droite marchent pas, vous me trouverez en cherchant 'Keagan Tagada'.

vendredi 11 avril 2014

La minute bouhou

J'ai passé une nuit franchement merdique, j'ai pas réussi à m'endormir avant 4h.
Je me suis tournée en boule, j'ai pleuré, j'ai expériencé une fois de plus la frustration d'avoir envie de hurler de toutes mes forces, et de ne pas pouvoir le faire.
Loki style.


Y'a ça qui se coince sous mon thorax et ne peut jamais sortir. Ce cri de Loki me touche profondément parce que c'est exactement ce genre de hurlement. J'ai un Loki hurlant, blessé, en colère, quelque part dans ma tête et dans mon corps.

J'ai essayé d'écrire, dans mon journal, chose que j'avais plus fait depuis plus d'un an, je ne sais pas trop pourquoi. J'ai pourtant eu un tas de belles choses à raconter, mais en un sens ce blog à remplacé mon journal.
Bref, j'ai écrit quelques pages, mais ça n'a servit à rien. Je me suis endormie épuisée, parce que trop de pensées dans ma tête, trop envie de hurler.

Entre autres choses, il y a le topic qui a été posté sur le forum par Keir au sujet de l'ami Gaillard, cette histoire fait remonter tellement de mauvais souvenirs que c'est presque douloureux de les avoir tous à la fois dans sa tête, aussi dans son ventre.
Il y a eu cette réponse atroce qui dit en substance "arrête ton char Ben Hur, les nanas dans la rue elles ont qu'à gueuler casse toi connard et c'est fini", en parlant de se faire aborder dans la rue façon "eh pst t'es bonne, tu veux pas que j'te baise?".
A vrai dire je n'ai pas su ce que je pouvais bien répondre, je n'ai d'ailleurs pas répondu et je ne le ferais pas directement, c'est pas quelque chose sur lequel j'ai envie de m'étendre avec cette personne, c'est juste trop.
En substance cette phrase veut dire que je suis qu'une pauvre merde qui aurait dû pouvoir hurler et se défendre.
Selon cette phrase je suis une lâche, une minable petite conne incapable de se défendre.

Évidemment que pas mal de femmes sont capables de se défendre et de réagir, mais moi je suis à mille lieues de tout ça. Est-ce que ça fait de moi quelqu'un de pleutre? De minable?
J'ai pas la force de répondre, je baisse la tête, et je prie en dedans pour qu'on me laisse tranquille. Yep ça fait ça un cerveau malade, ça enferme.

Cette toute petite phrase sous-entend que c'est de ma faute, aussi, si les gens me font chier,  j'avais qu'à réagir.
Ce débat fait remonter trop de choses, qui s'entassent au bord de mes lèvres, j'aimerai pouvoir les raconter. Je dois vous rassurer, ce que je dis peut prêter à confusion: je n'ai jamais été violée,  si c'est ce qui vous vient en tête. Les choses que je veut raconter ne sont pas cet extrême. Je n'ai jamais été violée, mais certains ont essayé, c'est tout ce que je peux dire.
Je voudrais pouvoir raconter ces évènements douloureux et hurler, dire juste "arrête un peu de dire des conneries, et regarde! on n'est pas tous forgés dans le même fer que toi!".

Je veux pas les raconter pour qu'on fasse de moi un centre d'attention, une chose à plaindre, je veux simplement être écoutée sincèrement, et que les souvenirs partent très loin de moi.
A vrai dire j'ai essayé de raconter tout ça une fois, à Alva, mais même à elle j'ai eu du mal à raconter pas seulement les évènements de façon formelle, mais ce qu'ils ont forgé à l'intérieur de ma tête.

L'ennui c'est que je ne peux pas raconter. Les mots sont bloqués, bloqués par la honte, la pudeur, et l'angoisse qu'on me réponde "arrête un peu de te plaindre", ou juste "t'es pas le centre du monde, y'en a qui ont vécu pire." Peut-être aussi l'angoisse de blesser les autres, et d'être jugée.
Oui c'est vrai il y en a qui ont vécu bien pire, dont l'auteure de cette phrase. Seulement là où elle a vécu pire et en a tiré une force, un caractère "bouclier", moi mes expériences m'ont rongé de l'intérieur et ont fait de moi une loque incapable de se défendre.

Est-ce que je suis à blâmer? Est-ce que moi et mon cerveau abimé on peut simplement passer outre l'angoisse et répondre, se défendre d'un "casse toi, connard"?
Est-ce que j'aurai pu réagir différemment?

La seule chose que je puis dire c'est que je n'ai jamais connu l'extrême grâce à l'angoisse, la peur, qui ont joué un rôle de bouclier en un sens. J'ai retenu ma respiration et j'ai fui face à ces situations limites.
Il y a un tas d'expériences dont une en particulier qui représente exactement ce que je dis là, mais elle est de celles que je ne peux pas raconter.
Il y a une autre expérience - moins représentative -  que je peux raconter sans que ça me fasse trop de mal. (Encore que).

C'était quand j'avais 15 ans. Avec mes amis on avait l'habitude de se rendre dans une gare désaffectée pour s'amuser (période goth: s'amuser ça voulais dire jouer à se faire peur avec des séances de spiritisme à deux balles, petit jeu qui soit dit en passant à déclenché une crise de spasmo sur un copain, qui ne nous a plus jamais reparlé après ça, il ne se souvenait même plus de nous quand on l'a revu quelques mois plus tard).

J'ai pas réussi à dégoter une bonne photo de l'endroit, je n'ai que celle-ci:

 La gare désaffectée c'est le bâtiment qu'on peut à peine apercevoir à hauteur du pont, tout à droite de l'image, sous le bâtiment blanc. Ça  se verrai peut-être mieux via Google Street View, j'ai pas essayé. Bref, si l'envie vous dit, tapez juste gare de Sète et tournez à droite jusqu'à voir une ancienne gare en ruine.

A cette époque, j'étais amoureuse d'un ami d'Alva, mais vraiment, on ne s'est embrassé qu'une fois, puis il est parti vivre à Limoges sans un au-revoir.
Tout ce que j'avais de lui, c'est très con, mais c'était un clou en fer, que je frottait du pouce souvent, ça me calmait. Je le savais pas à cette époque, mais j'avais déjà de gros problèmes d'anxiété (j'en ai toujours eu, à vrai dire), et ce malheureux clou était une aide précieuse.
Un jour, on est allé à la gare désaffectée, et en rentrant chez moi je n'arrivais pas à retrouver ce bout de ferraille. Sous le coup de l'angoisse, j'ai pris une décision stupide, je suis retournée seule à la gare dans l'idée de le chercher.
Sauf que voilà, la gare désaffectée, c'était pas seulement le coin où les glauthiques se rassemblaient pour jouer à se faire peur, c'est aussi un squatt de sdf, de drogués et d'autres gens pas franchement rassurants.
Il y avait un homme qui était là, à peu près la cinquantaine grisonnante, affublé d'un short, de tong et d'un tee shirt sale couvrant son gros ventre.
Il a commencé par être amical, il m'a donné une cigarette, puis m'a avertie "attention, y'a des jeunes qui font des trucs louches, ici". J'ai refoulé un rire sachant que ces jeunes j'en faisais partie, mais j'étais désespérée. Ça semble ridicule maintenant mais ce clou avait une importance à mes yeux, et j'étais affolée à l'idée de ne pas le retrouver.
Il m'a demandé ce que je cherchais, et je lui ai répondu "un clou", je me suis sentie stupide.
Puis il a commencé à me dire que j'étais plutôt belle (j'étais grosse et goth-grunge, hein, j'avais un t-shirt plein de trous, un vieux jean crade, le cheveux gras et je pesais bien 75kg), il m'a dit que j'avais une belle poitrine, j'étais un peu désorientée, j'ai pas su quoi répondre.
Il a posé ses mains sur mes seins et j'ai commencé à avoir vraiment vraiment peur. J'ai reculé, je lui ai bredouillé de me laisser et je me suis enfuie, sans courir, mais en marchant très vite.
J'avais encore sa clope dans la main, j'en ai pris conscience et je l'ai jetée sur les rails, il appellait en disant "alleeeez je vais pas te faire de mal, je vais pas te violer!".
J'ai continué à "courir", puis arrivée au milieu du pont, je me suis sentie assez en sécurité pour me retourner vers l'ancienne gare, le mec était là, l'air de rien, accoudé à une rambarde, on aurait dit n'importe quel badaud sans importance, mais dans ma tête les images qui tournaient et retournaient étaient violentes, et je me suis dit, "si je n'avais pas eu assez peur pour m'enfuir il m'aurait violée".
Je l'ai raconté à Alva, puis à notre ami, qui a menacé de le défoncer, mais je ne crois pas qu'il l'ait jamais fait.
Je l'ai ensuite raconté à deux de mes amis, et l'un d'eux m'a répondu en riant "ouais il t'a 'presque' violée" avant de dire (je me souviens plus des mots exacts) que c'était parce que j'étais moche.  Oui, un peu comme si se faire violer était un compliment.
Il ne pensait pas vraiment dire mal, je crois simplement qu'il n'a pas compris la gravité de ce que je lui racontais, faut bien se rapeller que c'était il y a presque dix ans, on était jeunes et pas forcément très futés, et informés.
Je ne suis même pas sure après toutes ces années qu'il m'ait cru.

Selon l'idée qui consiste à dire, "ça va, on n'a qu'à se défendre et après basta", ça devrait être du passé. La limite n'a pas été franchie, et je n'ai pas été bléssée.
Mais alors pourquoi encore aujourd'hui je me sens souillée? Sale? Pourquoi est-ce que 10 ans plus tard je continue de regarder cette vieille gare en pensant à ça, avec une boule au ventre, et de l'angoisse?
Pourquoi est-ce que je pleure en y repensant?
Ce qu'ajoute le commentaire sur le topic du forum, c'est que maintenant je me dis, "putain, mais pourquoi je me suis pas défendue?", je suis une lâche, une faible, ça devrait même plus m'atteindre maintenant.

Je suis faible au point de laisser cet homme - comme les autres expériences que j'ai vécu - continuer d'avoir de l'impact sur moi, alors même que dans sa mémoire à lui tout s'est effacé sans laisser de traces.
J'envie vraiment cette nana qui prétend qu'on peut passer à autre chose comme ça, seulement voilà, je suis pas forgée dans le même fer qu'elle, chacune de ces expériences, celle-là, les pire, les moins graves, les anodines - la moindre remarque lubrique -, tournent en boucle dans ma tête et ne me lâchent jamais.

C'est pour cette raison que je ne lui répondrais pas. En disant ces quelques mots elle a perdu le peu d'estime qui restait encore, plus elle parle moins j'envisage même la possibilité de la considérer en tant que "pote".
Elle est assez intelligente pour comprendre ça, je pense, je n'ai aucune - vraiment aucune - affinité avec elle.
Je n'ai pas d'animosité, de façon générale, c'est juste qu'on est pas faites pour s'entendre, c'est comme ça, je sais qu'il lui arrive de me lire, aussi je veux qu'elle comprenne bien ça,  je n'ai juste aucune affinité, rien de plus ni de moins, mon but n'est pas d'insulter ou de jeter la pierre, je me rend juste compte commentaire après commentaire qu'on ne s'entendra jamais.

Mais ces derniers commentaires, tout ce qu'ils peuvent déclencher en moi, c'est de la colère, de l'indignation, de la honte, de la douleur, si je répond ça veut dire qu'il y aura contre-réponse, et ainsi de suite. J'ai pas la force de supporter cet argumentaire.
Et surtout je ne suis pas sure de pouvoir me contrôler, et je suis un peu admin, m'voyez, je dois faire preuve de contenance, c'est dans le contrat.
Or là tout ce que j'ai envie de faire, à part un huge facepalm, c'est de la gifler. Admettons que cette idée n'a rien ni de civilisé ni d'intelligent.
Alors je préfère ne pas lui répondre, mais l'envie de hurler publiquement les expériences de ma vie est devenue très forte, et plus l'envie est là, plus la barrière s’épaissit, plus il y a de frustration. Il y a juste des choses que je ne peux pas raconter comme ça, publiquement.

Et donc bref, ça fait déjà plusieurs jours, voire des semaines, je ne sais pas trop, ça fait longtemps, que je peine à trouver le sommeil que je pleure sans raison. Quand on me demande si ça va, je ne sais pas quoi répondre alors je dis "ça va". Quand on me demande ce qui ne va pas, j'ai beau chercher la réponse, tout ce que je pourrais répondre c'est "je ne sais pas", alors je dis que je vais bien même si je sais que c'est un mensonge.
Cette histoire de harcèlement de rue ça à juste fait l'effet d'un doigt qu'on appuie sur une plaie déjà ouverte.

Voilà voilà, j'avais du moins besoin de raconter ça.

lundi 7 avril 2014

J'ai testé pour vous...

... Me décolorer les cheveux moi-même pour la première fois.
Et donc je suis un petit peu fière malgré l'erreur de débutante inévitable quand comme moi on a deux pieds gauche à la place des mains. :o)

PHOTOS§ \o/



Faut que je coupe ma frange. :o)

(Si vous avez une petite impression de mater un Picasso c'est normal - j'ai le nez de traviole. :o) C'parce que je me suis ouvert le nez et déplacé la cloison nasale avec un bâton de randonneur quand j'avais 6 ans.
Je l'aime beaucoup comme ça (j'insiste) mais y'a certaines photos où je trouve que ça fait vraiment bizarre. Genre on sait pas trop trop si je suis de face ou de trois quart, c'est louche! XD )



 
Notez le teint frais pas du tout plein de rougeurs moches dues au manque de vitamines et d'Soleil! :o)




 Voilà donc le cacatage de débutante: j'étais persuadée d'avoir bien posé le produit sur tout mes veuch'', mais en fait non.
Je suis donc écaille de tortue blonde. :o)
Heureusement ça se voit pas non plus comme ça pouf COUCOU! :o)




 Sur cette photo j'ai le sex appeal d'un poisson volant. XD
#jesuiscommetoutlemondejefaisdesgrimacesdevantmonmirroirpourrigolay.






Conclusion:
Je me suis pas trop trop mal démerdée, je ferais mieux la prochaine fois!

Et sinon quand je serais plus trop noob et que j'aurai le budget pour les entretenir je passerais au blond platine façon Daenerys, parce que c'est MA couleur naturelle de quand j'étais gamine, et que je la veux depuis trèèèèèès longtemps.
Mais faire un beau platine qui jaunit pas ça revient un poil cher. 

dimanche 6 avril 2014

Série du moment

HEY! Bonjour bonjour!
Récemment j'ai commencé à suivre une nouvelle série de ma liste de séries à voir , d'après les conseils d'Alva, j'ai nommé Hannibal.

 Mads Mikkelsen aka Annibal Lecter

Rapide présentation d'abord, Hannibal est une série américaine créée par Bryan Fuller (que l'on connait comme étant scénariste sur  Star Trek - Deep Space Nine, Star Trek - Voyager, Heroes, pour quelques épisodes; et producteur de Dead Like Me, Carrie (2002), Pushing Daisies et Wonderfalls - séries dont il est également le créateur).
Créée en 2013 d'après le roman Dragon Rouge de Thomas Harris dont il est un préquelle (avec toutefois quelques nuances).
[Pour rappel, un préquelle, c'est pour faire simple "ce qui se passe avant"]


 Je suis presque sure que la réputation du personnage Hannibal Lecter le précède suffisamment pour que j'aie pas besoin d'entrer dans les détails.
Je dirais juste que quand j'étais gamine après avoir vu Le Silence des Agneaux, j'étais persuadée que c'était tiré d'une histoire vraie et qu'Hannibal Lecter avait vraiment existé. :o) Voilà voilà.
Et en tout cas ce personnage m'a toujours intrigué, et il me faisait flipper. Faut dire aussi que l’interprétation d'Anthony Hopkins pouvait difficilement laisser de marbre.

Hannibal Lecter est en tout cas un personnage qui a profondément marqué mon enfance (ouais j'ai vu le Silence des Agneaux assez tôt, je devais avoir 10 ou 11 ans), il fait partie de ceux que je préfère. En somme je pars déjà en étant "fan" d'Hannibal Lecter et de l'imaginaire qui tourne autour de lui. 
Je connaissais déjà un peu moins Will Graham, que j'ai connu via Dragon Rouge (le film) dans lequel il est finalement assez peu développé. Ici j'ai particulièrement apprécié qu'on se penche d'avantage sur son personnage qui s'avère être tout à fait fascinant.

Hugh Dancy aka Will Graham
(affiche de la saison 2)

C'est donc en toute connaissance de cause, sachant que j'adore la trilogie cinématographique (je n'ai pas encore vu Les Origines du Mal, et je n'ai pas lu les livres) qu'Alva m'a conseillé cette série. Sachant qu'on a plus ou moins les même goûts pour pas mal de choses je peux me fier d'instinct à ses conseils.

Et donc j'ai commencé la série Hannibal, et j'ai entamé hier soir la saison 2 (les 4 premiers épisodes, comme ça pouf, je suis une dingue! :o) ).
Je vais pas me répéter 107 ans sur le pourquoi je l'ai aimée, donc je vous quote ma critique SC postée à chaud juste après avoir vu le dernier épisode de la saison 1.
Je suis bien meilleure critique quand je note mes impressions sur le vif.
 

La voici donc: ma critique kellèbelle.

Un truc que j'ai pas dit dans ma critique niveau acteurs aussi: c'est qu'il y a Gillian Anderson dedans, et que depuis le temps que je l'avais plus vue à l'écran je suis ravie.
Même si je trouve que le personnage qu'elle joue est un poil pédant et un peu énervant dans son attitude, eh bien, reste qu'elle le joue très bien.
Et ce personnage - une psychiatre du nom pas du tout ridicule de Bedelia du Maurier -  a la particularité d'apporter un élément de réflexion non négligeable quant à Hannibal (dont elle est la thérapeute).
Il est question d'une attaque qu'elle aurai subit avant de quitter son métier de thérapeute et de ne garder comme patient que Hannibal.
Sur cette question j'ai ma petite théorie, et ça apporte un plus quant à la compréhension de Lecter, et du lien qui unit ces deux personnages - en plus du lien qui unit Hannibal et Will.
Les scènes où ils sont en thérapies sont vraiment très importantes, je m'en suis rendue compte au fur et à mesure. Sans ces scènes là on perdrait énormément d'informations sur qui est Hannibal et quelles sont ses motivations. 



Voilà, et donc ce soir je vais mater l'épisode 5 de la saison 2, puis le 6 parce que c'touh. Et c'est cool que j'aie une série en plus à mater parce que vu que la dernière saison de The Walking Dead est finie (et quel final! *o* ), je risquais la rade, quoi. :o)
J'ai aussi très envie de me refaire les Doctor Who, Lost, The Big Bang Theory (que j'ai un peu lâché en cours de route) et de commencer d'autres séries.
La prochaine fois faudra que je vous parle de Cosmos, aussi, la série documentaire de Carl Sagan, elle vaut vraiment - mais alors vraiment - la peine d'être vue, je vous en ferais une belle fiche. ^^


mercredi 2 avril 2014

M'dame! M'dame! C'est quoi le sexisme ordinaire?

Comme beaucoup de femmes ces derniers temps j'ai été affligée par la dernière "vidéo potache" de l'ami Gaillard. Je n'en ai vu que des screenshots, suffisamment pour en avoir des envies de coller des baffes.

Poster un nouvel article là-dessus, ça fait redondant vous me direz, d'autant que de meilleurs ont été postés avant que l'idée ne germe dans ma tête. Mais moi aussi, je me suis sentie insultée par cette vidéo qui n'est qu'un exemple de plus de ce qu'on appelle le sexisme ordinaire.

Je ne vous mettrais pas de lien vers cette vidéo, je n'ai aucunement l'envie de lui donner des vues, donc une popularité, qu'elle soit basée sur du positif ou du négatif. "Parlez de moi en bien ou en mal mais surtout parlez de moi", c'est tout aussi vrai, j'en deviens l'engrenage même en en parlant, mais je peux du moins vous demander de ne pas donner de vue en plus à cette vidéo.

Petit rappel des faits, Rémi Gaillard, vidéaste humoriste montpelliérain - en somme une petite "fierté" régionale - a récemment remué le web et surtout indigné nombre de féministes, mais pas que, en publiant une vidéo dans laquelle il mime l'acte sexuel en trompe l’œil sur des femmes dont l'avis n'a été demandé qu'après coup.

Les réactions ont fusé du côté des femmes qui comme moi se sont senties indignées, mais aussi du côté des soutiens à Rémi Gaillard, pour qui les premières sont des "prudes" ou des "salopes", c'est selon l'humeur on dirait. Ou tout bêtement des féministes chiantes, qui n'ont pas d'humour et prennent la mouche "pour si peu".

Dans un premier temps notons le fait qu'on peux avoir de l'humour mais ne pas trouver une chose drôle. Personnellement, par exemple,  Canteloup ne me fait pas rire. Manquè-je pourtant d'humour? Non, je ne trouve juste pas ça drôle, c'est comme ça.  Je suis pourtant quelqu'un qui rit facilement de tout et n'importe quoi.

Simplement quand une vidéo se veut drôle et potache là où elle met en scène une situation humiliante, déjà vécue par beaucoup de femmes dont moi, ça ne me fait pas rire, et non, ce n'est pas drôle.
Elle place les femmes en tant qu'objets baisables, et non plus en tant que personnes. C'est un rôle d'objet qu'on tient bien trop souvent dans la vie réelle.

Monsieur Gaillard n'a pas compris en quoi sa vidéo est tout simplement sexiste, ni plus ni moins. C'est tout simplement parce qu'elle fait remonter quelque chose d'abject. Elle ramène au rang de plaisanterie un acte invasif, humiliant, déshumanisant que les femmes (majoritairement mais pas que) subissent chaque jour dans le monde.

Il ne semble pas avoir compris qu'une femme n'est pas un objet dont il peut disposer à loisir, que leur demander leur consentement après coup ne compte pas. Comment pourraient-elles après coup refuser quand au quotidien on leur fait comprendre que ça ferait d'elles des prudes sans humour?
Après tout "où est le mal"? se dit-on, parce qu'on nous a habitués à cette normalisation de la femme-objet qui ne doit être ni trop prude, ni trop salope.

C'est ça, le sexisme ordinaire. C'est quand cela devient une normalité contre laquelle on ne peut rien. La galanterie même est une forme de sexisme ordinaire. Quand un homme se fait chevalier servant pour ouvrir la porte d'une pauvre petite femme fragile, on ne pense pas au sexisme, on pense galanterie. Qui irait critiquer cela? C'est normal et nous devrions être heureuses de susciter cette attention.
Il en va de même lorsqu'on nous complimente d'un vif "hé mademoiselle, t'es bonne!". Nous devrions être flattées d'être le centre d'intérêt.

Un jour un mec m'a dit dans la rue que j'avais "une bouche à pipe", avec force mimes. Je ne compte plus les regards lubriques de vieux débris vers ma poitrine, sans compter celui-là qui un jour alors que je marchais avec ma nièce en essayant de rajuster ma veste m'a lancé un grivois "c'est pas la peine, ça fermera pas" sous entendu "t'as de trop gros nichons". Croyez moi, il n'y avait aucune place à l'équivoque quant à ce que sous-entendaient ces quelques mots.
Quand je dis que je voudrais avoir une réduction mammaire à cause de ces regards, de la douleur physique et psychologique que ça engendre,  combien de fois ai-je entendu des "tu devrais avoir de la chance, y'en a qui se les font grossir", ou "mais les gros seins c'est beau!" et autres de ce goût là.
Ces regards lubriques, où avais-je la tête! Ce sont des compliments.
Une autre fois en boite un mec est venu se frotter contre moi en caressant mes fesses pendant que je dansait.
Mais je l'ai mérité n'est-ce pas? Je m'étais fait belle juste pour ça, évidemment. Qui plus est, ma façon de danser était un appel au frottage de sexe contre ma jambe, n'est-ce pas?
Et lorsqu'hier j'ai lu ce commentaire m'étant destiné, sur un site de streaming:






Mais ce n'est pas grave! C'est un con, pas la peine d'y prêter attention et d'y répondre.
Il ne savait pas que j'étais une fille, ce sexisme là ne m'est pas dirigé personnellement en tant que femme. Ma mère en est la cible pour le coup.
Il est normal de dire "va niquer ta mère" ou "je baise ta mère", bien sûr. Je vous laisse tout à votre interprétation socio-psychologique de ce que ça révèle. En tout cas ça aussi c'est du sexisme ordinaire et une banalisation de la femme "objet-baisable".


A en croire certains commentaires, nous devrions même être flattées de subir une agression sexuelle, parce que ça montre bien qu'on nous trouve baisables, non? C'est un compliment, non?

Non.
Ça n'est pas acceptable. Cette vidéo n'est pas acceptable. Le sexisme ordinaire n'est pas acceptable.
Ces diverses expériences m'ont salies, m'ont couvert de honte, et m'ont donné l'envie d'arracher ce corps trop "baisable". Mais je sais que ce n'est pas de ma faute, mon corps n'est pas en faute, il m'en a fallu du temps pour le comprendre.
Comme beaucoup trop de femmes j'ai été victime de ce sexisme ordinaire. Et non, revoir à l'écran ces expériences douloureuses et honteuses ne m'a pas fait rire. 

Cette vidéo n'est pas drôle. Et s'il n'y avait que cette vidéo... Elle n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan. Mais parce qu'il y en a d'autres et parfois des bien pire, on devrait ne pas s'indigner, et passer outre?
On s'insurge parce qu'on ne peut pas laisser cette banalisation de l'agression sexuelle s'installer pépère et permettre que d'autres viennent finir d'ancrer ce comportement dans la normalité.

J'ai lu des commentaires qui disaient "mais il ne les touche pas, il n'y a pas agression". Savez-vous qu'une agression peut ne pas être physique? Une agression peut aussi être verbale et psychologique. Il n'est pas nécessaire qu'il y ait eu contact pour que cela soit une agression.

 Il n'est pas acceptable qu'il faille être insultée comme l'a été cette bloggeuse lorsqu'on élève la voix contre le sexisme, qu'il soit ordinaire ou non.
Nous ne somme pas des bouts de viande dont on peut disposer sous couvert d'humour.

Nouvelle ligne de défense - il y a la version avec flic. "Ce n'est pas une femme, c'est pas sexiste alors? Ah les féminazi vous ouvrez plus votre gueule là, hein!"
Homme ou femme, l'humiliation reste la même. Et ici quand bien même il ne s'agit pas que d'un homme mais d'un policier, qui ne mérite pas qu'on l'agresse de telle sorte.
Là encore il y a une généralisation de faite. D'un côté on a une vidéo véhiculant l'idée qu'une femme est un objet baisable, de l'autre on a une vidéo qui véhicule l'idée que les flics sont des enculés.
Hel dit dans ce message sur Facebook: "Cela crée un certain ressors comique, et tu [Rémi] sais comment les hommes - beaucoup d'hommes, voient la sodomie : une humiliation, une soumission."
C'est cela même que signifie le fait d'être "un enculé", à la base. C'est cette idée précisément qui est mise en scène. L'idée selon laquelle un flic - autant qu'une femme - n'est pas respectable.

En tant que féministe pourquoi dirait-on "ah bah si c'est un homme on n'a rien à dire". Le féminisme prône l'égalité. L'égalité dans le respect, et non pas comme beaucoup le pensent un combat visant à supérioriser la femme. Qui plus est selon Rémi Gaillard, le fait que cette vidéo "masculine" existe devrait minimiser la gravité de la précédente?
Ce serait comme tuer quelqu'un et dire ensuite "ah mais c'est pas grave, je viens d'essayer de sauver une vie, l'effet s'annule". En exagérant un chouilla c'est l'idée.

Ce que  Rémi Gaillard n'a pas compris non plus c'est en quoi il pouvait être responsable. Selon lui, il a fait de l'humour, et ce n'est pas de sa faute si le monde est sexiste et si des hommes agressent (physiquement, verbalement ou psychologiquement) des femmes.
Seulement cher Rémi, tu es vu et apprécié par énormément de monde. Tu as un impact sur les gens, tu es responsable de ce que tu délivre aux gens.

Tu véhicule l'idée selon laquelle il est normal et drôle de mimer l'acte sexuel sur des femmes qui n'ont jamais accepté ça. Tu es responsable du fait que Bleu Kobalt se soit fait insulter de "sac à foutre", de "salope", de mal baisée, comme certainement nombre d'indignée qui n'ont pas sa renommée sur la toile et dont on ne parle donc pas.
Tu sera responsable si demain un crétin vient reproduire tes actes sur des femmes - et donc sur moi, sur ma nièce, mes amies.
Tu sera responsable si la famille - peut-être les enfants -  de l'une de tes victimes voit cette vidéo, et se retrouve pris dans un engrenage de honte, parce que des milliers de personnes l'auront vu aussi.
Tu sera responsable si cet enfant subit des humiliations et moqueries de la part des autres à cause de cette vidéo.
TU ES responsable! C'est de TA responsabilité de réfléchir à l'impact que tu as sur les gens. Tu n'es pas un illustre inconnu, tu es suivi par des milliers de gens.

Tu étais suivi par moi, je te trouvais drôle, fun, désopilant, tu apportais un peu d'absurde dans un monde trop sérieux.
Mais là, Rémi, tu es simplement minable et tes excuses qui n'en sont pas ne te rendent que plus minable encore.
Mais plus que toi, Rémi, ce qui est minable, c'est le sexisme ordinaire que tu contribue à faire vivre.


J'ai souvent été déçue par des personnalités que j'aimais bien, tu n'es pas le premier, tu es juste le premier qui attaque quelque chose qui m'est très proche, quotidien.
Simplement j'ai le pouvoir autant que le devoir d'élever ma voix contre l'oppression dont sont victimes les femmes, le peu de visibilité que j'ai sur le net doit me servir à transmettre des valeurs que je pense justes.
Même si mon article n'est qu'une voix de plus, une redondance, j'ouvre ma gueule, parce que ça doit être fait.
Parce que ne pas s'indigner et se taire par peur de paraitre prude, féminazi, sans humour ou que sais-je, c'est ça, laisser le sexisme ordinaire s'installer et régir nos vies.

Je vous engage aussi à vous indigner massivement.

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