dimanche 23 mars 2014

Aujourd'hui c'est politique, ouvrez vos cahiers page 12.

(Ce titre exprime ironiquement mon désir de voir plus de cours de politique et de société à l'école, mais j'y reviendrais dans un prochain topic)

Aujourd'hui, c'est le premier tour des municipales en France, et sur mon fil d'actu Facebook deux fois j'ai vu des citoyens mécontents du choix qu'on leur proposait en terme de candidats en clôturant leur intervention par "je m'abstiendrais / je n'irai pas voter".

Je ne suis pas une experte en la matière donc je vais appuyer ce début de topic sur deux ou trois petits quotes rapides (de wiki, alors si erreur il y a prévenez moi que je corrige après), juste histoire de rappeler deux trois choses.

Un bref petit rappel de définition


Déjà, pour les plus jeunes, l'abstentionnisme pendant une élection, comme son nom l'indique c'est l’expression d'un refus de voter lors d'élections, de référendum, etc.

Ce comportement peut avoir plusieurs raisons, allant du désintérêt pour la politique, la volonté d'exprimer son mécontentement, etc.
Ou peut revêtir un caractère involontaire (oubli d'inscription sur les liste, maladie/accident empêchant une personne de se rendre au bureau de vote, etc... ).

Le vote blanc et le vote nul ne sont pas considérés comme une abstention (encore heureux).

Calcul du taux d'abstention


Citation :
Le taux d'abstention peut être calculé de différentes manières :

- En France, le ratio est établi en rapportant le nombre des citoyens s'étant abstenu lors d'un vote au nombre de ceux inscrits sur les listes électorales, à la date du scrutin.
- Aux États-Unis, le ratio est calculé par rapport à tous les électeurs potentiels.


Statut légal de l'abstention


Citation :
Pour les élections politiques en France, l'inscription sur les listes électorales correspond à un droit, mais aussi à un devoir : elle est en principe obligatoire (article L9 du Code électoral). Mais le défaut d'inscription n'est soumis à aucune sanction.

D'un point de vue légal, L'abstentionnisme - même important - n'a pas d'effet sur le résultat d'un scrutin public. Certains pays[Lesquels ?] ont pensé prendre des dispositions constitutionnelles pour contrer l'abstention trop élevée (des taux de 70 % ou 80 % ont été évoqués) à des élections majeures , comme les législatives. Mais de fait, ces projets de lois n'ont jamais abouti.


Le problème de l'abstention
(Et donc pourquoi je ne m’abstiens pas)

Le problème étant en premier lieu que ce qui peut être "choix de refuser" peut être perçu comme une absence de choix, du désintérêt.
L'action politique qui se cache derrière une volonté d'abstention est donc complètement muette, c'est un peu comme essayer d'exprimer une idée en ne la disant pas.

C'est aussi d'une certaine façon perdre son droit de se plaindre du système politique en place.
Je m'explique. Par exemple, admettons que nous sommes au jour des élections présidentielles. Nous avons un individu A, qui n'est attiré par aucun candidat, il choisit donc de ne pas s'exprimer.
Les élections continuent sans lui, le candidat B est élu. Mais A n'aime pas ce président, seulement, en ne votant pas il a perdu son droit de s'en plaindre, puisque son vote - pour un autre candidat ou un vote blanc  - aurai potentiellement pu changer le résultat final. 


Attention voici ze métaphore: imaginez, c'est comme si on proposait à A, B et C de choisir s'il veulent une pomme ou une poire, A refuse de choisir, du coup les deux autres votent, ce sera une pomme. Mais A n'aime pas les pommes, il s'en plaint. On pourra lui répondre: "on t'a donné le choix, tu pouvais dire que tu n'aimais ni l'un ni l'autre, peut-être alors qu'on t'aurai proposé une fraise, andouille!". Il a perdu le droit de se plaindre en ne donnant pas son avis.

Du moins, ce point là, c'est la façon dont je le ressens, et c'est principalement pour ça que je vote.
Même si jusqu'à présent (encore pour les élections d'aujourd'hui) le vote blanc était assimilé au vote nul, j'ai la sensation de m'être exprimée.
M'abstenir ç'aurait été comme ne rien dire, et subir le choix des autres. 



[NB - étant apolitique, c'est pas un secret bien gardé, je vote systématiquement blanc, par conviction. Parce qu'être apolitique ça veut absolument pas dire que la politique ne m'intéresse pas, ça veut juste dire que je n'adhère ni au système politique qui est le notre ni aux partis existant.]

Car si l'abstention est comptabilisée et étudiée pour avoir un visuel socio-politique, elle n'a aucune incidence sur l'élection en cours, si ce n'est que les personnes s'étant abstenues auraient pu totalement changer le résultat final.

Qui plus est, maintenant que le vote blanc est officiellement reconnu, on n'a plus de raison à peu près valable de s'abstenir. (Toujours d'après moi).


Petit nota bene

Aujourd'hui le taux d'abstention à 17h était de 54,72% en métropole contre 56,25% lors du premier tour des élections municipales de 2008.

On le voit bien à travers ces chiffres, le taux d'abstention à grimpé.

Source ici, ces chiffres ont aussi été communiqués par Le Monde, Le Parisien, entre autres.

Le Nouvel Observateur faisait déjà ce matin une prédiction quant au taux d'abstention, article à lire ici.

Pour ma part, c'est un constat flagrant que j'ai fait en me rendant au bureau de vote auquel je suis assignée. le parvis de la salle, habituellement parsemée de quelques riverains, était désert.
Dans la salle, nous étions six.

C'est vraiment très peu sachant que (j'y vais habituellement toujours vers la même heure, entre 14h et 15h) les fois précédentes je pouvais facilement compter le double voir le triple de personnes présentes.





A Vous


Que pensez-vous de tout ça?

Êtes-vous des abstentionnistes, et pourquoi?
Si oui, pensez-vous que votre abstention est prise en compte et qu'elle a un impact "positif" (qui va dans le sens de votre vision du système politique idéal)? En somme, avez-vous le sentiment d'agir politiquement par l'abstention?

Pensez-vous qu'il faille s'alarmer du taux d'abstention très élevé? Selon-vous, devrions-nous prendre en compte l'abstention comme une forme de "vote par le non-vote" au même titre que le vote blanc?

Selon-vous quelle est l'utilité de connaitre les taux d'abstention?

Etc... 



 ------------------------------------------ Tout ça pour dire -----------------------------------------------

Il vaut mieux voter - peu importe pour qui ou qu'on vote blanc - que de perdre son droit d'ouvrir sa gueule. 



4 commentaires:

  1. Pour ma part, j'ai tendance effectivement à ne pas aller voter, mais j'ai une raison bien particulière (liée à mon logement) qui m'empêche de le faire. Ceci dit je ne pense pas que j'irais voter dans d'autres circonstances. J'ai énormément de mal à m'occuper de la politique et même si je pense que tes arguments sont plus que valables et que le vote blanc est le meilleur moyen de montrer que l'on est contre un système, je n'arrive pas à m'impliquer suffisamment et c'est un problème.

    Je ne pense pas que l'abstention peut être pris comme un vote à part entière. Cela reviendrait à donner de l'importance à des gens qui ne vont pas voter non pas par réel choix mais par paresse/désintérêt (etc). Du moins pour la plupart. Du coup cela serait presque contradictoire.

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    1. Yep, je suis du même avis que toi sur le statut de l'abstention, parce que comme je disais, au final c'est pas à proprement parler un choix, mais un refus de choisir. ^^

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  2. Je comprendre les abstentionnistes, au font c'est une façon comme une autre de montrer son mécontentement, parce que mine de rien ils font parti des stat'.
    Néanmoins, tout ce qu'il reste de la démocratie en France, c'est le droit de vote...alors franchement, profitons-en !

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    1. Toutafay!

      En fait ce que je reproche à l'abstentionnisme aussi, c'est justement que ça ne sert qu'à montrer le climat socio-politique en période d'élections. Ce que ça dit, c'est "voilà, à 17, il y avais tel pourcentage de gens qui soit ne sont pas d'accord avec ce qu'on leur propose, soit s'en foutent, soit n'ont pas pu voter.
      Mais pour l'élection en court, ça ne change rien, et après cette évaluation de climat, bah... rien ne change. :o)
      La réaction unique à l'abstentionnisme c'est tout connement que l’État va se démener pour amener les abstentionnistes à voter au tour suivant ou aux élections suivantes (d'ailleurs j'écoute France Inter, là, et c'est très exactement ce qu'ils sont en train de faire: "mobilisez vous pour le second tour"), mais ça ne fait en aucun cas naitre une prise de conscience ou des changements concrets.

      Le truc c'est qu'avec le vote blanc (qui sera reconnu au 1er avril), on a une chance incroyable de pouvoir bénéficier d'un choix de vote qui signifie très clairement "je ne suis pas d'accord".
      Pour faire simple, mon avis c'est que l'abstentionnisme est une non-expression, à l'inverse du vote blanc qui exprime quelque chose.

      Cela dit, je tiens à préciser, ayant chez moi ma mère et mon frère qui s'abstiennent (respectivement parce que 1) boaf + apolitique et 2) apolitique + vu que le vote blanc était pas reconnu...), je ne juge personne, chacun fait ce qu'il veut, et comme Hel le disait, y'a des circonstances atténuantes.

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