J'ai crié cette info sur tous les toits, mon blog ne fera as exception!
Hier j'ai postulé par mail à une offre d'emploi concernant un poste d'agent(e) d'entretien / propreté des locaux.
Un CDD de deux mois avec CDI possible si travail satisfaisant, 6h15 hebdomadaires pour 9€61 de l'heure.
Ce matin j'ai reçu un coup de fil pour me dire que j'avais le poste! o/
Je vais tout bonnement dès lundi matin nettoyer les locaux du Midi Libre (journal régional), sur Sète.^^
Comme je le disais sur Facebook, le FE et le FoD (oui j'ai vraiment prévenu tout le monde :o) ):
Je pensait pas que je serais aussi ravie de dire que j'ai décroché un poste de femme de ménage! XD
Mon premier "vrai" boulot!
Et je suis ravie parce qu'enfin une réponse positive, enfin quelque chose de concret, enfin je vais faire quelque chose. Alors oui, femme de ménage, c'est pas le boulot de rêve, et c'est pas beaucoup payé, mais le rêve c'est que ça y est, j'entre dans la "vie active", je vais pouvoir ajouter quelque chose de concret à mon CV officiel!
Premier impact positif, cet argent va avant tout me permettre de rouvrir mon compte à la Poste, fermé depuis près de deux ans. J'étais à découvert quand j'y suis partie, alors je vais enfin pouvoir payer ma dette. Pour ce que je devais au CROUS, nul doute que je vais avoir un joli courrier sitôt mon premier chèque déposé, mais c'est pas grave, bout à bout j'arriverais à remettre les compteurs a zéro.
Cette réponse positive, c'est tout ce dont j'avais besoin. Ça va être un moyen de me consacrer de façon plus saine à ma vie. Et c'est peut-être aussi un début de guérison pour moi. Je vais pouvoir lentement mais surement sortir de mon mal-être qui me bouffe depuis si longtemps. Ce petit job, c'est un peu ma petite bouée de sauvetage.
Ce qu'il y a de bien, c'est que pour l'instant j'aurai pas trop de contacts sociaux, ça me fera lever tôt (travail de 7h moins le quart à 8h15 et parfois le soir vers 19h), je serais autonome (mais bien sûr comme la dame me l'a expliqué au téléphone, elle va m'expliquer ce que je dois faire, où sont le matériel, etc). Et j'aurai les clés du Midi Libre, la se-cla! 8)
[le
dur métier d'admin]Zeeeeeeeeennnnnnnnnnn J'AI DIT ZEN
BORDEL!!!!!§§§§111 - AHHHHHA - J'ai de plus en plus de mal à garder mon
calme. -__- C'est que j'ai de temps en temps l'impression
malheureuse de ne pas être considérée et respectée comme admin, mais
seulement comme Keagan, membre du FE. Je sais c'est un poil puéril,
mais tout de même: au bout de 4 ans de bons et loyaux services,
j'attends un minimum de reconnaissance. Vous pensez que c'est possible un burn-out du métier d'admin? J'aime faire ça, sincèrement - et je suis pas trop mauvaise en plus -, mais j'en ai marre. Je suis désolée SVK et Wawash, je voulais pas vous gueuler dessus, mais c'était la goutte d'eau de trop.
Oui bah oui, j'ai pété un câble et ai engueulé mes deux membres que j'aime, tout ça pour quoi? Parce qu'elles me répondent comme le feraient des enfants qui répondent à leur maman qui les grondent!
Oui je sais c'est ridicule.
Là pour le coup, pour une fois, j'ai envie de me plaindre un bon coup, parce que j'en ai plein le cul que mes avertissements soient toujours débattus.
J'en ai marre de jamais avoir un merci, un merde, rien, j'en ai marre.
C'est pas grave, je le sais bien, mais ce poste d'admin, c'est tout ce que j'ai, c'est tout ce qui me fait me sentir utile, et là, j'ai juste pété un plomb bien comme il faut.
C'aurait pu être n'importe qui, n'importe quel sujet, j'ai le sentiment que de toute façon fallait que ça explose.
C'est peut être un peu égocentrique, mais oui, pour une fois j'aimerais assez d'avoir un tout petit peu de reconnaissance pour ce que je fais sur ce forum.
J'aimerais assez que pour une fois quand je dit quelque chose en tant qu'admin, on ne me réponde pas autre chose que "désolé, on ne m'y reprendra plus".
Voilà, c'est mon putain de coup de gueule du jour, un jour où je suis tiraillée entre l'envie de jeter l'éponge et l'envie de continuer à faire ce que je fait le mieux.
Hier, je faisait mon petit tour de Pôle Emploi quand j'ai trouvé une offre presque parfaite:
Description de l'offre: Accueillir et conseiller les clients, annoncer les promotions, atteindre les objectifs de vente, assurer un service client, implantation des produits en magasin, effectuer les encaissements, respecter les procédures, Pour notre nouveau magasin de Sète.
"De Sète": parfait, vraiment parfait, enfin une offre qui va pas me poser problème au niveau déplacement.
Spécificités demandées
• Accueillir le client, identifier ses besoins et le conseiller sur les produits et services --> check
• Effectuer des opérations d'encaissement --> check
• Réceptionner les marchandises, les produits et contrôler la conformité des livraisons --> demi check
• Préparer la mise en rayon des produits, des articles (étiquetage, antivol, balisage...) et les installer en magasin ou sur un stand --> check
• Argumentation commerciale --> check
• Gestes et postures de manutention --> check
J'avais tout bon sauf sur le contrôle des livraisons.
Détail
Lieu de travail : Sète (PARFAIT!!)
Type de Contrat: CDI
Nature de l'offre: contrat de travail
Expérience: exigée de 2 mois
(ce qui est parfait vu qu'officieusement j'ai cette expérience exigée de deux mois mais c'est justement là que le bats blesse, je vais y revenir)
Qualification: employé qualifié
Salaire indicatif: horaire de 9,43€ à 9.50€
Durée hebdomadaire de travail: 16h hebdo
Taille de l'entreprise: 1000 à 1999 employés
Secteur d'activité: com. det. horlogerie / bijouterie
Voilà, un domaine que je connais et pour lequel j'ai les qualifications requises. Le hic:
Contact: Connectez vous sur Pôle Emploi . fr, visualisez cette offre et transmettez votre candidature à un conseiller en cliquant sur "postuler".
Hé meeeeeerde, une télé-candidature, ce qui veut dire: donner mon CV "officiel". Parce que évidement, l'expérience que j'ai acquise dans le domaine, c'était plus ou moins du travail au black: trois étés quand j'avais 16 ans dans la boutique de fringues de ma sœur (j'étais chargée du réassort, de l’accueil client et de la surveillance - de temps en temps de l'encaissement) et un mois dans la boutique Longchamps de ma voisine (idem: accueil client, conseil, procédures d'encaissement, surveillance et réassort), le truc c'est que c'était pas un contrat de travail mais un coup de main que j'ai donné gratuitement.
D'une parce qu'à 16 ans j'avais pas légalement le droit de bosser, et parce que ma voisine m'a "embauchée" parce qu'elle liquidait le magasin et n'avait pas les moyens de payer une employée supplémentaire.
Tout ça, je l'ai mis sur mon CV, parce que mine de rien, c'est de l'expérience acquise non négligeable.
Le hic, c'est que ce CV là je ne m'en sert pas avec Pôle Emploi, ce serait signer mon arrêt de mort. :o)
De fait, par télécandidature, ben, le probable employeur à droit à la version officielle, à savoir un stage en mercerie quand j'avais 14 ans et c'est tout, rien d'autre, que tchi.
Et du coup, fatalement:
Vous avez candidaté le 26/05 sur l'offre de
Vendeur / Vendeuse en bijoux fantaisie numéro 005CGHD. Votre candidature
n'a pas été retenue car votre expérience ne correspond pas à la durée
souhaitée par l'entreprise. Le Pôle emploi étudiera avec attention toute
nouvelle candidature que vous enverrez sur d'autres offres. Merci
Je suis déçue, cette offre me convenais pourtant parfaitement. Et en ce moment, rien d'autre sur Sète qui corresponde à ce que je recherche, que ce soit dans la vente ou dans la restauration (je cherche aussi pour la plonge).
Je sais bien qu'il faut pas se décourager, mais pour l'instant je suis un tantinet désappointée. Je sais bien aussi que le mieux serait d'y aller "au forcing", en posant mon CV un peu partout en ville, le truc c'est que ça m'angoisse un tantinet.
Je peux pas m'empêcher de me dire que s'ils n'ont pas posé d'offre c'est que de base ils ont pas besoin de moi, alors poser mon CV c'est comme brasser du vent: ça ne sert à rien.
Pourtant je suis sure que si j'avais posé de main à main mon CV pour cette offre j'aurai eu plus de chance...
Et merde, tiens, je conchie le monde du travail - ou plus particulièrement le monde de la recherche de travail. Parce que le monde du travail ne me perturbe pas outre mesure - en soit je veux dire. C'est vrai qu'avec mes angoisses ça deviens très vite compliqué, mais fondamentalement, j'ai envie de travailler et je sais que ça ne me déplairait pas tant que ça.
Ce pour quoi je ne suis pas faite, c'est pour le métier de demandeuse d'emploi, je suis clairement pas armée pour ça, pour tenir le choc des rencontres et entretiens, des refus, etc.
Bref, j'espère quand même trèèèèès vivement que je vais finir par arriver à quelque chose, parce que pour l'instant je me donne l'impression d'être un poids mort pour ma famille, et pour mes amis.
Même pas de quoi aider ma mère à faire les courses, ou de quoi me payer moi même mon canc.. mes clopes.
Merde, quoi! J'en ai marre d'être aussi inutile! Et ce serait tellement bien si Pôle Emploi et les employeurs y mettaient un peu du leur aussi quoi:
ARRÊTEZ DE DEMANDER 2 ANS D’EXPÉRIENCE MINIMUM OU UN PERMIS B, BORDEL!!!!
(et éventuellement aussi: arrêtez de proposer presque exclusivement des contrats d'apprentissage pour lesquels je ne peux pas postuler).
Y'a aussi des gens comme moi qui veulent justement une première expérience "officielle", et qui de fait n'ont pas les moyens de se payer se foutu permis B à moins de trouver un premier taf'!!!
Bref, je suis déçue, mais j'ai encore un tout petit espoir de trouver quelque chose qui me convienne. Peut-être pas sur Sète, puisque c'est pas parce que j'ai pas un permis de conduire que je suis pas foutue de bouger mon cul, quoi, j'ai des jambes, et éventuellement je suis assez maline pour savoir comment on prend un bus ou un train. :o)
Le jour où j'arriverai à prendre sur moi pour démarcher moi même les employeurs, ce sera quand même une petite victoire. Mais ça, ça me mets encore en mode lapin pour l'instant. :o)
Cerveau de merde, pourquoi t'es pas comme tout le monde, hein? Pourquoi tu me tétanise dès qu'il s'agit de pousser une porte pour poser un bout de papier qui décrit ta vie en une vingtaine de lignes?
Là tout de suite, je n'ai pour seule envie que d'être normale, "adaptée", comme tout le monde.
Pour ceux qui l'ignoreraient, comme chaque année le dernier dimanche de mai, c'est la fête des mères. Cette année ça tombe un 26, à noter qu'il y a 26 ans c'était le 28 mai, le jour de la naissance de mon frère.
Bref, ce 26 mai est un jour où comme vous le savez on prépare des cadeaux en papier mâché, où on apporte le p'tit dèj' au lit, où on offre des fleurs et où on dit à notre maman d'amour qu'on l'aime en lui récitant un vieux poème usé jusqu'à l'os.
J'aime ma mère, mais elle comme moi sommes à mille lieux de ce genre de festivités crées de toutes pièces afin de gonfler le chiffre d'affaire de nos amis fleuristes.
Et pourtant, et pourtant oui, je me suis laissée envahir par l'effervéscence de cette fête là, mais pour tout vous dire, je ne le vis pas très bien.
Non pas que ma maman n'en vaille pas la peine ou que je n'aime pas faire de cadeaux, bien au contraire, mais je n'aime pas l'idée, comme à Noël ou à la Saint Valentin, de réserver un jour pour dire à nos proches qu'on les aimes, comme si le reste de l'année on pouvait se permettre de les mésaimer. Ce jour devient un jour hypocrite où l'on se déculpabilise de ne pas avoir ce genre de gestes spontanément le reste de l'année.
Ma maman partage avec moi cette idée, mais bien sûr, ce jour est tellement ancré dans le paysage qu'instinctivement, elle espère un geste en ce jour là, et moi malgré tout je cherche à "marquer le coup".
Bizarre.
Tout ça ne m'a jamais dérrangé, mais cette année, je vois autour de moi, sur le net comme irl des gens, des connaissances ou même Alva qui préparaient cette fête, par envie pour la plupart, et d'un coup du seul, je me suis laisser submerger par une espèce de honte: qu'ai-je a offrir à ma mère?
L'année dernière je lui ai fait un dessin, comme a peu près chaque année. Il y a quelques temps quand j'avais l'argent de ma bourse d'études, je lui ai acheté quelque chose.
Quand nous étions enfants, mon père nous donnait à mon frère et à moi de quoi lui faire un cadeau, et ensuite nous économisions lorsque nous en avions l'occasion pour lui offrir une babiole.
Ma mère adore les éléphant, c'est son animal préféré, son animal fétiche, alors chaque année, on se débrouillait pour lui en trouver un (en terre, en bois, en métal, etc... ), mais elle n'a plus du tout la place d'en accueillir de nouveaux.
Alors il a fallu réfléchir, et quoi de plus sincère pour une maman qu'un cadeau fabriqué par son enfant? Alors depuis je lui fait des dessins, et elle est ravie à chaque fois.
Mais cette année, de voir tout le monde se casser la tête, chercher des idées et chercher quoi acheter, ça m'a foutu un espèce de vide qui m'a atteinte profondément.
Vous le savez, je ne travaille pas, je n'ai donc pas d'argent (du moins pas que j'ai dument gagné, seulement quelques ferrailles qu'on me donne de temps en temps - je n'ai même pas de compte en banque, ma fortune s'élève en ce moment à 1€, et c'est tout ce que j'aurai pour l'instant), et mine de rien, quand on vois autour de soi des gens qui peuvent acheter, on ne peut pas s'empêcher de déprimer même si pour nous l'argent ne signifie pas grand chose.
En tout cas c'est un pouvoir qu'ils ont et que je n'ai pas. Ils ont le pouvoir d'offrir à leur mère le cadeau de leur rêve, moi je ne peut que bricoler une merde qui finira planquée au fond d'un tiroir.
C'est con, je le sais bien, et j'ai souvent cette même pensée quand je vois dehors des gens avec des sacs de shopping entre les mains, je me mets à les haïr parce qu'ils peuvent acheter.
C'est con parce que ma mère se moque bien de tout ça, même si de temps en temps elle me gratifie d'un "oh j'aimerais qu'on m'offre ça", comme si j'y pouvais quoi que ce soit, je la regarde les yeux triste et répond seulement que je n'y peut rien. Ce sur quoi elle enchaine toujours sur un "mais tu vois si tu travaillais aussi, et blah et blah, comme ça tu m'aiderais parce que je peux plus moi"...
Et en disant ça elle ne se rend pas bien compte qu'elle m'enfonce un peu plus, et qu'elle me culpabilise et qu'elle ne me demande pas de travailler pour moi mais pour qu'elle puisse profiter de mon hypothétique paie.
Je sais que je lui doit ce minimum, mais dans mon état ce n'est pas la chose à me dire, et ce n'est certainement pas la chose qui me motive.
Dans ces moments là j'ai juste envie de partir loin, très loin de chez moi et laisser derrière moi ma famille, parce que parfois tout ça m'étouffe et j'ai besoin de vivre pour moi.
Comme le disait André Gide, mon foyer est devenu ma prison, et pour vivre sereinement et heureuse, je dois me détacher de mon foyer.
Mais je lui dois ce minimum.
Mais je dois à ma mère un cadeau décent pour cette prétentieuse fête des mères, parce que c'est ce que font les gens normaux, ils font un cadeau à leur mère.
De fait, j'ai passé l'après midi à chercher désespérément quoi faire, et j'ai fini par fondre en larmes en me disant que j'étais rien de plus qu'une merde incapable de faire ce moindre effort: faire un cadeau à sa mère pour la fête des mères.
C'est Alva qui m'a donné de quoi lui offrir quelque chose: trois pots de fleurs à décorer, des fleurs de trèfles violettes, de la menthe et quatre mini cactus - le tout récupéré dans son jardin.
C'est pas grand chose, mais ça me soulage un peu de me dire que finalement j'arriverais pas les mains vides. Et je sais qu'en voyant ça elle sera ravie.
Mais je ne peut m'empêcher de m'en vouloir parce que je suis incapable de trouver par moi-même un cadeau à ma mère; parce que je me sens minable de pleurer pour une telle bêtise alors que je sais très bien que ma mère comme moi se foutons royalement des fêtes et qu'on a plus souvent l'habitude de se faire des cadeaux n'importe quand qu'une seule fois dans l'année; et parce que encore une fois je suis victime de ma propre inadaptabilité au monde.
Alors qu'il serait si facile de trouver du travail, non, ma tête à décidé que ce serait la chose la plus difficile au monde.
Le résultat: je n'ai pas de boulot: pas d'argent: pas foutue d'offrir à ma mère le cadeau qu'elle mérite.
Et cette année, pour la première fois réellement (pour autant que je m'en souviennes): je suis - et ai conscience d'être - victime de cette sacro-sainte fête des mères et de la pression qu'elle génère.
Quatre euros, c'est ce que j'ai dépensé aux puces et vides greniers où je suis allée avec Alva ce week-end.
Petit racontage de mon vikènde:
VENDREDI
Vendredi, mon frère m'a accompagné à Issanka en voiture, du coup arrivée là bas, ma maman m'a appelé pour savoir si - d'aventure - on s'était pas pris un camion, un platane, Mister T - ou les trois en même temps. :o)
C'est lui qui m'a conduite toute la journée, en fait, vu que le matin j'allais voir pour le McDo de Frontignan. En fait il s'agissait d'une espèce de conférence où le dirlo du domac de Balaruc (et futur directeur du McDo de Frontignan) expliquait quels étaient les postes à pourvoir, et comment le recrutement allait se passer.
Bon, a peine arrivés, pas trop d'espoir, il y avait déjà énormément de monde (c'est dans ce genre de rassemblement qu'on peut réellement voir combien de gens cherchent du boulot, et ça fait peur).
Alors le mec commence à expliquer, déjà, que le Mc Do en question n'existe pas encore, qu'il sera fini à peu près vers environ ysavepa vers mi juillet.
Voilà en quoi consistait les postes: employé polyvalent (traduisez homme/femme à tout faire), 9.45€/h (soit smic horaire) pour 22h de taf par semaine réparties sur les périodes de rush: 12h-14h et 18h-21h.
Bon, déjà; horaire du soir pas possible, c'est presque pile poil l'heure du dernier train, mais si y'avait que ça. Le mec nous dit que l'employé devra rester jusqu'à la fermeture, qui sera aux environ de minuit-1h.
Bon déjà quand on connait Frontignan on se dit: "il a vu large le monsieur, hein, 3 glands, 4 pelés et deux tondus, il va aller loin".
Mais en plus, pour moi c'est mort: comment je rentre chez moi? Le dernier bus est à 19h00 et le dernier train aux environs de 21h.
Mon frère s'est inscrit, vu qu'il a sa bagnole, mais moi je peut me brosser.
Tout ça n'est pas grave en soi, au moins, j'y suis allée et j'ai vu, "j'ai essayé", ce qui est déjà une petite victoire pour moi.
Mais le truc c'est qu'au moment où le mec à dit "ceux que ça intéresse viennent s'inscrire auprès de nos intervenants" - 400 chômeurs dans la salle, c'est comme s'il avait agité un steak sous le nez d'un croco qui jeune depuis un mois.
Une vague humaine s'est avancé vers là où j'étais, et plus ça allait, plus j'angoissais, j'avais le souffle court, et je voulais me barrer le plus vite possible.
Quand mon frère a eu fini, je lui ai dit que je sortait, et j'ai limite couru vers la sortie. Dehors je me suis retenue de toutes mes forces pour pas tomber en larme.
Mon frère n'a pas compris pourquoi j'étais dans cet état, j'ai essayé de lui expliquer, mais il n'a jamais été du genre à stresser pour quoi que ce soit, même un petit peu.
Bref voilà pour vendredi matin. L'aprèm a été plutôt calme, Alva étant allée à la CAF puis au code quand je suis arrivée chez elle, j'ai juste regardé la télé avec Ch et J-L (son beau père, pour faire court).
SAMEDI
Le lendemain, nous sommes allées à Saint-Jean de Védas, chez J-L, et l'aprem nous sommes allés nous balader dans la périphérie de Saint-Jean de Védas, en traversant une sorte de grand parc super sympa, jusqu'à Lavérune où on a baladé dans les petites rues et où on a visité un château médiéval datant du XVIIeme siècle.
DIMANCHE
Dimanche matin nous sommes allés faire les puces de Saint-Georges d'Orques, où je me suis trouvé un livre (Toi L'Immortel, de Roger Zelazny - 0.30ct) et une paire de boucles d'oreilles (2€).
(Pour les photos des bouquins, je les chopes sur le ouèb, hein)
Et sinon, on a pic-niqué sur place, une méga salade qu J-L il a cru qu'on était douze... :o) Et on a fait de la balançoire, du toboggan et du tape-cul, et tout... :o) Normalement Alva doit avoir des photos, si elle les postes ce sera là: Internet Puke.
J'ai retrouvé le plaisir qu'on a à s'amuser comme des gosses, ça faisait longtemps. Et je me suis dit: pourquoi on n'a plus droit à ça, adultes, pourquoi faire de la balançoire est l'apanage des moins de douze ans?
J'aimerais tellement parfois pouvoir juste me laisser bercer par les mouvements de la balançoire sans risquer à chaque mouvement pendulaire de me rétamer parce que les attaches ne sont pas prévus pour le modèle adulte...
L'après-midi on est allé à Sète pour voir un rassemblement microscopique de voitures de collection. J'ai même vu la 404, la première voiture de mon père. ^^
Pour les photos, c'est la maman d'Alva, et je ne pense pas que ce soit elle qui les publiera sur le oueb. :o)
Ensuite on est passés chez moi pour boire le café (et pour que je récupère des affaires, dont mon pyjama que j'avais oublié), et aussi pour demander des sous pour me racheter du tabac. Personne n'en avait, mais du coup, je crois bien J-L a eu pitié de moi et me les a offertes.
Je sais bien que ça se fait pas, que j'aurai dû refuser, et tout ça, mais je suis une accro, je le sais, et bon, voilà quoi.
En tout cas, au delà de ça, ce mec est une crème, c'est un peu la version positive de mon père (sans avoir le même parcours ils ont pas mal de centres d'intérêt communs, et les mêmes manies - mais J-L a quelque chose que mon père n'a pas: de la bonté d'âme), il est intéressant et très gentil (et généreux aussi).
Et en parlant de mon père, ce dernier s'est reçu une poutre sur le pieds, résultat: des fractures aux doigts de pied.
Une fois qu'on a pris le café et discuté tous ensemble un bon moment - ce qui m'a ravie jusqu'à ce que le "vous allez trouvé un travail / avoir le permis, vous manque la motivation, et puis étou étou et blah...", etc.
Tout le monde a pour le coup découvert que je comptabilisais pour moi seule une dizaine de phobies dont la phobie des appareils à moteur (perceuses, tronçonneuses, etc), ce que en fait ni ma maman ni la maman d'Alva ne savaient.
On est rentrées à Saint-Jean de Védas, et le soir, on a maté l'Eurovision à la tv Alva et moi pour la première fois de notre vie, et on s'est prises au jeu. On a même voté pour la Norvège, un coup de coeur.
Voici d'ailleurs nos quelques coup de coeur (dont la gagnante):
- Danemark - Emmelie de Forest:
- Norvège - Margaret Berger:
- Pays-Bas - Anouk
- Islande - Eyþór Ingi Gunnlaugsson
- Grèce - Koza Mostra feat. Agathonas
On s'est tellement prises au jeu qu'on à voté, pour la Norvège, mais bon, notre coup de coeur numéro 2 à gagné, alors on n'a pas été déçues.
Par contre deux grooooos points négatifs à cette soirée (au delà de l'ambiance kitch de l'émission, mais bon ça on s'y était préparées) fut le côté un poil déloyal de l'Allemagne et de la Grande-Bretagne qui ont tout deux choisi des artistes mondialement connus et qui n'ont plus rien à prouver. Choix tactique intelligent mais pas vraiment fairplay pour les autres.
Deuxième point: les présentateurs français, Mireille Dumas et Cyril Féraud, inutiles et lourds au possible. A part critiquer le physique des participants ils étaient inutiles, vraiment, voire superflus.
La Suède (qui accueillais l'Eurovision à Malmo), se sont cassé le cul pour monter une bonne émission avec des passages où on nous faisait visiter la ville, et un petit spectacle musical - comique en fin d'émission : rien de tout cela n'était traduit ni même expliqué par les présentateurs qui n'ont fait que critiquer l'équipe suédoise qui a fait du très bon boulot.
Voici le petit spectacle genre comédie musicale que j'ai beaucoup apprécié (une chance que je comprenne l'anglais sinon je l'avais dans l'os), chanté par Petra Mede (également présentatrice de la soirée) - où grosso modo, la Suède dit gentiment à l'Europe, "heu, ça va, vous suivez derrière, tous, on va pas trop vite pour vous?", j'ai trouvé très fin et très intelligent en plus d'être très drôle.
[je suis pas sure de la vidéo que m'a trouvé Blogger, au pire allez là , c'est celle que j'ai trouvé sur Youtube mais que évidemment Blogger ne trouve pas]
LUNDI (aujourd'hui, donc)
Ce matin, nous sommes allés a un vide grenier à Balaruc les Bains, où j'ai trouvé un bracelet (0.50ct) et un pin's Pink Floyd (que j'ai eu 0€ pour cause de cleptomanie morale: j'ai acheté le bracelet sur le même stand), un bouquin de SF - La Saison des Mutants de Robert Silverberg et Karen Haber (0.50ct) et un livre d'astronomie (1.50€ - au lieu de 2 parce que c'était un pote de la maman d'Alva et que je lui avait déjà acheté le livre de SF), un Carlo Tentacle (just because, that's why - 0.20 ct au lieu de 0.50ct par ce qu'il se touche un peu, et parce que:) + sur le même stand une carte mémoire de PS1 Le Roi Lion (0€ :o) - je sais je suis démoniaque).
Les photos:
Et cet après midi, avec Alva on s'est fait un petit atelier loisirs créatifs, vu qu'elle s'est acheté deux sachets de perles pour 2€ ce matin.
Je lui ai fait un collier - dreamcatcher que vous pouvez voir sur son blog ICI (demain ou après demain, la photo n'est pas encore publiée).
Voilàààààà! :D C'est ce que j'appelle un bon week-end, j'espère que le votre était cool aussi. ^^
Black Mirror est une série anglaise dont la première diffusion date de décembre 2011 (diffusée sur la chaine anglaise Channel 4), créée par Charlie Brooker.
Je ne sais pas si on peut employer le mot dystopique, mais ça me semble convenir.
Cette série, pour l'instant deux saisons de trois épisodes chacune, une série de courts métrages, présente le pire de la technologie.
Je crois qu'en fait le mot qui conviens le mieux est "paroxysme".
Bref, on peut considérer cela comme une série d'anticipation.
Chaque épisode est basé sur un thème différent, et de ce fait, chaque épisode mets en scène des acteurs différents.
De même, les époques également varient d'un épisode à l'autre. Ce n'est jamais clairement exprimé, mais il semble évident que tous les épisodes se situent à des moments différents, le premier épisode semble se situer dans notre période actuelle, tandis que le second semble se situer beaucoup plus loin dans le futur.
Le titre fait - d'après les explications de Charlie Brooker - référence au fait que nous considérons les technologies comme une drogue. Il dit ainsi: "Si c'est une drogue, alors quels en sont les effets secondaires ? Cette dans cette zone entre joie et embarras que Black Mirror se situe. Le « Black Mirror » du titre est celui que vous voyez sur chaque mur, sur chaque bureau et dans chaque main, un écran froid et brillant d'une télévision ou d'un smartphone."
On y retrouve les thèmes des réseaux sociaux, d'un monde à la Second Life, de l'humain amélioré, de la robotique et de médecine génétique (plus précisément du fait de créer des organes à partir de cellules souches), ou bien de télévision et de virtuel.
Tous ces thèmes sont inspirés de notre technologie actuelle, poussée à son paroxysme dans le négatif.
NB: au cas où vous voudriez vous renseigner sur cette série: surtout, évitez Wikipédia, parce que dans le genre spoiler, c'est vraiment un gros lourd.
La fin de chaque épisode est très importante est lourde de sens, il est indispensable de ne rien savoir avant de commencer le visionnage, sinon tout l'effet est perdu.
Simplement à dire, que cette série à été comparée à La Quatrième Dimension, ce qui vous donne un grooos indice de pourquoi je parlais de dystopie tout à l'heure.
Casting par épisodes:
Saison 1 (2011)
# 1 - The National Anthem
Rory Kinnear
Lindsay Duncan
Tom Goodman-Hill
Donald Sumpter
Lydia Wilson
Allen Leech
Anna Wilson-Jones
#2 - 15 Million Merits
Daniel Kaluuya
Jessica Brown Findlay
Paul Popplewell
Rupert Everett
Julia Davis
Ashley Thomas
Matt Stokoe
#3 - The Entire History of You
Toby Kebbell
Jodie Whittaker
Tom Cullen
Saison 2 (2013)
#4 - Be Right Back
Hayley Atwell
Domhnall Gleeson
#5 - White Bear
Lenora Crichlow
Michael Smiley
#6 - The Waldo Moment
Daniel Rigby
Chloe Pirrie
Tobias Menzies
Jason Flemyng
Mon Avis:
J'ai beaucoup aimé cette série, à chaque épisode on tombe dans une nouvelle problématique, un nouveau monde, mais chaque fois poignant et effrayant. Ce qui fait le côté terrifiant de cette série, c'est que tout ce qui est présenté est possible. Ce n'est qu'une extrapolation du monde actuel, une extrapolation négative, certes, mais ça montre un futur possible. L'ambiance est vraiment bien travaillée, et les acteurs sont juste formidables (comme toujours, je ne peut que conseiller la VOSTFR, d'autant que la VF... n'existe pas. ) Vraiment c'est une série que je conseille, et j'espère pouvoir voir la suite bientôt. Mais en tout cas, aucun de souci de risquer de perdre le fil entre deux saisons, chaque épisode étant mené comme un court métrage indépendant des autres.
Crematory
est un groupe allemand de death metal (on dit aussi de gothic metal,
mais je sais pas pourquoi je kiffe pas des masses ce nom de genre... ), formé à Westhofen en 1991.
Line up: (ils se sont séparés en 2001 puis reformés en 2003)
Membres actuels
Felix Stass - Voix grunts Matthias Hechler - Guitare, voix claires (1999-) Harald Heine - Basse (1993-) Katrin Jüllich - claviers Markus Jüllich - Batterie
Anciens membres
Lothar (Lotte) Först - Guitare (1991-1998) Heinz Steinhauser - Basse (1992-1993) Mark Zimmer - Basse (1991-1992)
En fait on parle de gothic metal surtout pour
leur travail plus récent, mais fondamentalement, c'est un groupe de doom
et de death metal.
Je me suis pas fait leur discographie
entière, mais j'ai écouté l'album Revolution qui date de 2004, et on
sens bien cette évolution qu'ils font du doom / death, qui je pense
commençait déjà à cette époque.
Leur musique associe pas mal de
choses bien sympathiques, des sonorités electro /ambiant / indus , en
plus de musique plus "traditionnelle" (pas mal de piano et cordes), et
de bons vieux riffs de guitare bien gras.
Au niveau du chant, ils mélangent habilement chant clair et growl.
Discographie
Transmigration (1993) ... Just Dreaming (1994) Illusions (1995) Crematory (1996) Live... at the Out of the Dark Festival (live)(1997) Awake (1997) Act Seven (1999) Early Years (remixes, 3CD)(1999) Believe (2000) Remind (2CD, live et bonus)(2001) Revolution (2004) Liverevolution (DVD et CD, live)(2005) Klagebilder (2006) Pray (2008) Infinity (2010)
J'aime beaucoup, l'album Revolution m'a tapé dans l'oreille, si je puis dire, j'ai aimé sur le champs. Déjà par la puissance musicale, mais aussi par le chant, que j'aime autant dans le growl que dans le chant clair. Et c'est qu'il a une voix bonasse en plus!
Certes la maturité peut survenir à n'importe quel âge, mais je n'ai pas parlé de "maturité" mais de "connaissance de soi". On peut être très mature et ne jamais avoir connu ce que c'est que d'être seul avec soi-même.
Anon: Mmm... Je pense que si on n'a jamais été seul avec soi même, face à ses
propres décisions et erreurs, à assumer sa propre existence, déjà on
n'est pas mature. Pour moi un mec qui n'a jamais eu à s'assumer/boucler
ses fins de mois et qui vit encore chez ses parents, n'est à mon sens
pas encore mature. Mais cet avis n'engage que moi. Cependant,
cela n'empêche pas d'avoir un enfant. S'il fallait être mature pour
avoir un gosse, je crois que l'espèce humaine aurait disparu depuis des
millénaires en fait.
Moi: Et sinon, selon ce que tu dis, tu ne m'estime
pas mature, de même que Alva? Nous vivons chez nos parents, sommes-nous
immatures pour autant? C'est pas l'impression que j'ai.
Anon: Puisque tu poses la question : Kea et ***, j'ai beau vous aimer très
fort avec mon petit coeur qui palpite de chocolat, je trouve qu'à cette
heure il vous manque une part de maturité pour les raisons évoquées plus
haut. Ce n'est pas une attaque ni une insulte, c'est un avis en
conformité à mon système de valeurs. Heureusement ce n'est pas
définitif, puisqu'on se construit jour après jour. J'ai moi aussi des
parts qui me manquent : qui peut prétendre à une maturité de 100%
(hormis certains camemberts) En tous cas ce n'est pas l'élément qui vous empêcherait d'être de bonnes mères.
Selon cette personne, donc, je suis immature. Parce que je vis chez mes parents.
Au vu de toute mon histoire personnelle, cette remarque annodine et dénuée de méchanceté tombe coupe un coup sur ma nuque.
Immature?
C'est pas la première personne qui me dit que je suis une gamine profiteuse et fainéante. Vous qui me lisez assidument vous savez que c'est faux. Mais a force de l'entendre, ça use, ça me brise, carrément.
Déjà c'est bien la preuve qu'il ne me connait que très mal, qu'il ne connait absolument pas mon histoire personnelle, je ne me sens pas immature du fait de mon inadaptabilité sociale. J'ai envie de crier très fort: je ne suis pas immature, si seulement tu savais ce que j'ai vécu pour en arriver là!
Je ne sais pas vraiment quoi répondre, et d'ailleurs je ne lui ai pas répondu, j'accuse le coup toute seule, et là j'ai juste envie de jarter mon père qui squatte ma télé pour pouvoir jouer les immatures toute seule et pleurer sur l'incompréhension flagrante des gens à mon égard.
Je faisais mon tour de Rue 89, lorsque je suis tombée sur cet article: 17 ans, ma première nuit dehors.
C'est le récit que fait Salomé, toxicomane qui raconte sa première nuit dehors, article extrait de son blog Mélange Instable.
Ses mots m'ont bouleversée par leur force, elle met en mots "ces choses là", l'indicible vérité, celle qu'on refuse d'admettre. Après tout, tout ces camés, ces clodos qui se cuitent à la Atlas, qui s'en soucie?
Salomé raconte dans son blog avec une acuité poignante sa vie, du moment où ses parents ont découverts ses penchants pour l'héroine, leur volonté de la caser de force dans un HP - parce que, dit-elle, "quand tu es toxico, les gens ont tous les droits sur toi", sa fugue - et tout ce que cela comporte comme peurs, comme remises en question, comme difficultés, jusqu'à sa reconstruction.
Je pense qu'on aurait tous beaucoup à apprendre de cette jeune fille qui parle sans retenir chaque vérité, aussi laide soit-elle, qui se confie avec autant d'abandon en décrivant un monde que l'on ne connait pas ou tellement peu.
Et je fais partie de ce "on". Je n'ai pas connu la rue et ses vérités, je les ai lu au travers de témoignages (dont deux ouvrages de William S. Burrough), et comme beaucoup j'ai reçu de ce monde une image tronquée.
Difficile de s'imaginer la vérité derrière les clichés tellement ancrés dans l'inconscient collectif, qu'il nous parait normal de refuser l'aumône à un SDF pour qu'il n'aille pas tout dépenser en vinasse bon marché, ou de passer à côté d'eux sans leur adresser ne serais-ce qu'un bonjour poli, ou encore de penser qu'ils "ont l'habitude" ou qu'ils sont des données négligeables dans le monde social.
On leur a peu à peu enlevé le statut d'êtres humains, parce que ne compte plus aujourd'hui que le monde social. Ils sont "marginaux", "dangereux", "inadaptés", "paresseux", "ivrognes", "camés"; mais jamais simplement humains.
Et quand on se préoccupe de leur sort, c'est comme pour flatter notre propre égo, se donner bonne conscience en se disant "chouette, j'ai aidé un clodo, j'suis trop généreux".
Tous ne pensent pas de cette façon, c'est vrai, mais beaucoup ont sur leur visage le masque de l'auto-satisfaction - un masque au travers duquel transparait la pitié - lorsque je les observe glisser une pièce ou un sandwich entre les mains d'un pauvre hère alors qu'ils ont la possibilité de faire tellement plus.
Il est bien loin le temps où chacun laissait sa porte ouverte et un couvert supplémentaire à chaque repas au cas où quelqu'un aurait besoin d'un abris et d'un repas chaud.
Bref, pardon, je m'éloigne du sujet. Et je ne suis pas la mieux placée pour parler de ça.
J'aimerais qu'un jour Salomé publie en un livre l'histoire de sa vie, afin que chacun puisse entendre ce qu'elle a à dire. En attendant, je vous engage à lire son blog, qui pourrait vous en apprendre beaucoup, y compris sur vous même, et vous ouvrir les yeux sur "ces choses là".
La crise est passée, on dirait.
Je me sens encore comme bloquée entre deux mondes, mais m'apitoyer le reste de ma vie n'arrangera rien. C'est comme se plaindre de quelque chose sans chercher à le modifier, pour beaucoup il s'agit de poids, pour d'autres de travail, pour d'autres il s'agit du quotidien... Mais peu finalement sont ceux qui font ce qu'il faut pour changer selon la poursuite de leur propre idéal.
J'ai un idéal, modeste, mais tellement difficile à atteindre. Pourtant, rester dans ma bulle à geindre ne me conduira pas par miracle vers l'idéal que je me suis fixé.
Parfois, j'ai juste besoin de pleurer, de hurler, pour revenir à la normale. C'est un moyen comme un autre de le relâcher la pression qui s'accumule.
Je dois bien admettre que pour les autres ça ne doit pas être très plaisant, mais après tout, dans notre monde individuel, ce qui compte, c'est soi-même. Oui, il faut savoir être égoïste par moment et se concentrer sur soi.
Mon humeur ne sera jamais réellement au beau fixe.
Et ça me fait penser à ces questions bateau que l'on vous pose sans arrêt: "alors, ça va?", "Tu fais quoi en ce moment?", "Et les amours?"... etc.
Ces "questions" sont ridicules, parce qu'elles n'attendent jamais de réponse honnête.
Vous voyez vous vraiment répondre, dans l'ordre: "non, je ne vais pas bien, je suis malade et je peine à guérir, parce que la plaie est invisible.", "Rien. J'aimerais tout faire, mais je n'en ai ni la force ni le courage. J'essaie de toute mon âme de "faire quelque chose de ma vie", mais vivre est déjà difficile parfois.", "Les amours? Oh, je suis folle d'amour, mais l'objet de cet amour est trop loin de moi, et il ne tient qu'à moi d'abroger les distances tant géographiques que spirituelles qui nous séparent."
Vous n'aimeriez pas que je vous réponde cela, et comment peut-on vous le reprocher?
Lorsque l'on pose de telles questions on ne s'attend pas vraiment à ce qu'on réponde avec autant de vérité. Ce serai s'abandonner, or il faut maintenir une certaine distance. Ce pourquoi on répondra toujours invariablement:
"- Ça va?
- Oui, ça va et toi? / Oh, tu sais, on fait aller!
- Tu fais quoi en ce moment?
- Je suis toujours à la recherche d'un boulot, mais tu le sais, y'a pas beaucoup d'offres sur la ville, du coup je galère un peu.
- Et les amours?
- Ça va, il va bien [in peto: j'espère, voilà maintenant trois semaines que je n'ai plus de nouvelles], il bosse énormément, du coup j'ai pas souvent l'occase de le voir, mais il devrait venir bientôt."
La pire question entre toutes, je crois, est celle que me pose ma mère une fois tous les deux ou trois jours: "alors, t'as des nouvelles de ton amoureux?".
C'est une question qui me déchire, et je ne peux faire autre chose que de répondre "non".
On pourrait en me lisant se méprendre et penser que je lui en veux, à lui, mais non. Comment pourrais-je un seul instant lui en vouloir?
C'est peut-être difficile à comprendre, mais je suis en accord avec ce système. Bien qu'il me manques atrocement, je ne peut lui reprocher d'une part son besoin de liberté, et d'autre part les soucis matériels qui le laissent silencieux malgré lui.
Lui comme moi avons une vision du monde qui nous est propre, mais l'un comme l'autre avons besoin de liberté, et aussi douloureuse soit-elle, la distance nous offre cette liberté, en nous offrant par la même le plus grand des bonheurs lorsque nous nous retrouvons.
J'ai l'impression en observant les personnes de mon entourage qu'ils n'ont pas cette vision là des choses, il leur est difficile d'admettre que je puisse me satisfaire de cette situation.
Quand bien même je suis déchirée par son absence et plus encore par son silence.
De même elle ne comprends pas pourquoi je ne cherches pas à quémander de l'attention, où pourquoi je ne lui demande pas ce qu'il fait, ni ne lui extirpe des renseignements sur sa vie.
Ma mère à une vision très personnelle de l'amour, très différente de la mienne, et je ne supporte plus cette question à laquelle je ne peux répondre que des demi-vérités.
Des demi-vérités, voilà ce qu'attendent ces questions intrusives.
Et c'est une convention sociale à laquelle nous nous plions tous, moi y compris, qu'importe la douleur que cela suscite.
Du moins la douleur que cela me suscite, parce que la majorité des gens, je pense, n'accordent pas la même importance que moi à ce genre de détails.
Pour beaucoup, aussi dure que soit la vérité, ils répondent ces demi-vérités sans s'y attarder, parfois même sans réfléchir. Sans sur-réfléchir.
Voilà peut-être une chose qui me fait défaut, sans être plus intelligente que la normale, je réfléchis beaucoup trop, et souvent là où ce n'est pas indispensable.
Me laisser aller à la futilité des conventions sociales, c'est trop pour moi, et c'est aussi ça qui me bouffe chaque jour un peu plus.
Mais comment arrête-t-on de réfléchir? C'est là qu'est la difficulté de la chose, comment me laisser aller sans y penser à ces futilités du monde social?
Peut-être en changeant les réponses de ces questions. Trouver le moyen de répondre "ça va" sans mentir (totalement ou à demi).
Je le sais, il me faut avancer, briser ce mur fait de peurs et d'angoisse. Un mur très épais, pour rester dans cette métaphore, un mur solide qu'il est difficile d'abattre même en prenant de l'élan et en s'y reprenant à plusieurs fois.
Mais je le sais il peut se briser et me laisser exister dans le monde social, il me faut juste essayer, et recommencer encore, et encore, et encore.
Quand il ne reste que la désolation et la noirceur, on ne peut que recommencer une nouvelle ère. Il n'appartient qu'à moi que de donner sens à ces mots:
Exister.
Cela parait si simple, si naturel, si élémentaire; qu'il semble incongru de se demander comment exister. Et pourtant...
Et pourtant je passe chaque seconde de mon existence à me demander comment exister dans ce monde.
Je suis une inadaptée. Une inadaptée sociale, qui n'a pas sa place ici, qui doit lutter pour être quelqu'un.
Pourquoi c'est si difficile?
Pourquoi je ne peux pas simplement être sans chercher à devenir un être social?
Car là est tout l'ennui, il y a deux mondes: le monde naturel et le monde social.
J'existe dans le monde naturel, mais le monde social m'est inaccessible sans efforts, des efforts qui me consument et me détruisent.
Je serais heureuse si je n'avais pas à faire partie de ce monde là, parce qu'y entrer signifie laisser une partie de moi derrière moi.
Si je veux exister, je dois abandonner mes rêves, mes espoirs, mes convictions.
Parfois je me dis que c'est trop dur, qu'il vaut tout simplement mieux laisser tomber et se laisser aller.
Mais là où c'est vicieux, c'est que pour vivre, il me faut entrer dans le moule.
La société me prodigue de quoi me nourrir, de quoi dormir, de quoi vous parler ici, de quoi me détendre, de quoi apprendre, de quoi satisfaire ma curiosité et ma soif de savoir... Hélas, je dépend déjà d'elle.
Mais ce n'est pas une amitié à sens unique, elle attend de moi que je lui rende ses égards.
Cela parait naturel à n'importe qui. Exister n'est-elle pas la chose la plus naturelle du monde?
Pour moi, exister, c'est aussi dur que d'apprendre à respirer sous l'eau. Je ne suis pas faite pour ça.
Ce monde de paradoxes m'épuisent, je mets toutes mes forces et toute ma volonté dans le fait d'exister, c'est comme devoir penser à respirer, c'est comme se rapeller qu'on a des jambes alors qu'on n'a jamais appris à s'en servir.
C'est comme être terrassé par sa propre faiblesse.
Je ne demande rien de plus que d'exister, toute mon âme tend vers cela, exister. Je ne sais pas comment m'y prendre.
Je ne sais pas comment faire partie de ce monde.
Je ne sais pas comment avancer dans ce monde.
Ne me parlez pas de volonté, ne me parlez pas d'oisiveté, ne me parlez pas d'efforts, ne me parlez pas de courage, ne me parlez pas de temps, ne me parlez pas d"espérances - vous n'imaginez pas à quel point ces concepts grandissent déjà en moi.
Rien de ce que l'on pourrait me dire ne peut apaiser mes tourments, ils sont beaucoup plus forts que vous et vos mots de réconfort.
Ils sont beaucoup plus fort que moi, les contenir me demande déjà trop d'énergie, il ne m'en reste plus assez pour le reste.
Si seulement je pouvais donner au monde un aperçu de ce qui prend possession de moi. Si seulement je pouvais vous montrer le visage de mes démons.
Plus jamais vous ne me parleriez de volonté, de courage, de paresse, de temps ou d'espoirs.
Si je pouvais montrer au monde mes tourments, on ne me raillerais plus, on ne chercherais plus à se moquer, à me nier ou à me bousculer.
Si je pouvais montrer au monde mes tourments, on ne me forcerais plus à exister socialement, on me laisserais exister simplement.
Laissez moi exister, arrêtez de me demander d'être comme vous. Arrêtez de vouloir de moi ce que je ne peut donner.