vendredi 11 avril 2014

La minute bouhou

J'ai passé une nuit franchement merdique, j'ai pas réussi à m'endormir avant 4h.
Je me suis tournée en boule, j'ai pleuré, j'ai expériencé une fois de plus la frustration d'avoir envie de hurler de toutes mes forces, et de ne pas pouvoir le faire.
Loki style.


Y'a ça qui se coince sous mon thorax et ne peut jamais sortir. Ce cri de Loki me touche profondément parce que c'est exactement ce genre de hurlement. J'ai un Loki hurlant, blessé, en colère, quelque part dans ma tête et dans mon corps.

J'ai essayé d'écrire, dans mon journal, chose que j'avais plus fait depuis plus d'un an, je ne sais pas trop pourquoi. J'ai pourtant eu un tas de belles choses à raconter, mais en un sens ce blog à remplacé mon journal.
Bref, j'ai écrit quelques pages, mais ça n'a servit à rien. Je me suis endormie épuisée, parce que trop de pensées dans ma tête, trop envie de hurler.

Entre autres choses, il y a le topic qui a été posté sur le forum par Keir au sujet de l'ami Gaillard, cette histoire fait remonter tellement de mauvais souvenirs que c'est presque douloureux de les avoir tous à la fois dans sa tête, aussi dans son ventre.
Il y a eu cette réponse atroce qui dit en substance "arrête ton char Ben Hur, les nanas dans la rue elles ont qu'à gueuler casse toi connard et c'est fini", en parlant de se faire aborder dans la rue façon "eh pst t'es bonne, tu veux pas que j'te baise?".
A vrai dire je n'ai pas su ce que je pouvais bien répondre, je n'ai d'ailleurs pas répondu et je ne le ferais pas directement, c'est pas quelque chose sur lequel j'ai envie de m'étendre avec cette personne, c'est juste trop.
En substance cette phrase veut dire que je suis qu'une pauvre merde qui aurait dû pouvoir hurler et se défendre.
Selon cette phrase je suis une lâche, une minable petite conne incapable de se défendre.

Évidemment que pas mal de femmes sont capables de se défendre et de réagir, mais moi je suis à mille lieues de tout ça. Est-ce que ça fait de moi quelqu'un de pleutre? De minable?
J'ai pas la force de répondre, je baisse la tête, et je prie en dedans pour qu'on me laisse tranquille. Yep ça fait ça un cerveau malade, ça enferme.

Cette toute petite phrase sous-entend que c'est de ma faute, aussi, si les gens me font chier,  j'avais qu'à réagir.
Ce débat fait remonter trop de choses, qui s'entassent au bord de mes lèvres, j'aimerai pouvoir les raconter. Je dois vous rassurer, ce que je dis peut prêter à confusion: je n'ai jamais été violée,  si c'est ce qui vous vient en tête. Les choses que je veut raconter ne sont pas cet extrême. Je n'ai jamais été violée, mais certains ont essayé, c'est tout ce que je peux dire.
Je voudrais pouvoir raconter ces évènements douloureux et hurler, dire juste "arrête un peu de dire des conneries, et regarde! on n'est pas tous forgés dans le même fer que toi!".

Je veux pas les raconter pour qu'on fasse de moi un centre d'attention, une chose à plaindre, je veux simplement être écoutée sincèrement, et que les souvenirs partent très loin de moi.
A vrai dire j'ai essayé de raconter tout ça une fois, à Alva, mais même à elle j'ai eu du mal à raconter pas seulement les évènements de façon formelle, mais ce qu'ils ont forgé à l'intérieur de ma tête.

L'ennui c'est que je ne peux pas raconter. Les mots sont bloqués, bloqués par la honte, la pudeur, et l'angoisse qu'on me réponde "arrête un peu de te plaindre", ou juste "t'es pas le centre du monde, y'en a qui ont vécu pire." Peut-être aussi l'angoisse de blesser les autres, et d'être jugée.
Oui c'est vrai il y en a qui ont vécu bien pire, dont l'auteure de cette phrase. Seulement là où elle a vécu pire et en a tiré une force, un caractère "bouclier", moi mes expériences m'ont rongé de l'intérieur et ont fait de moi une loque incapable de se défendre.

Est-ce que je suis à blâmer? Est-ce que moi et mon cerveau abimé on peut simplement passer outre l'angoisse et répondre, se défendre d'un "casse toi, connard"?
Est-ce que j'aurai pu réagir différemment?

La seule chose que je puis dire c'est que je n'ai jamais connu l'extrême grâce à l'angoisse, la peur, qui ont joué un rôle de bouclier en un sens. J'ai retenu ma respiration et j'ai fui face à ces situations limites.
Il y a un tas d'expériences dont une en particulier qui représente exactement ce que je dis là, mais elle est de celles que je ne peux pas raconter.
Il y a une autre expérience - moins représentative -  que je peux raconter sans que ça me fasse trop de mal. (Encore que).

C'était quand j'avais 15 ans. Avec mes amis on avait l'habitude de se rendre dans une gare désaffectée pour s'amuser (période goth: s'amuser ça voulais dire jouer à se faire peur avec des séances de spiritisme à deux balles, petit jeu qui soit dit en passant à déclenché une crise de spasmo sur un copain, qui ne nous a plus jamais reparlé après ça, il ne se souvenait même plus de nous quand on l'a revu quelques mois plus tard).

J'ai pas réussi à dégoter une bonne photo de l'endroit, je n'ai que celle-ci:

 La gare désaffectée c'est le bâtiment qu'on peut à peine apercevoir à hauteur du pont, tout à droite de l'image, sous le bâtiment blanc. Ça  se verrai peut-être mieux via Google Street View, j'ai pas essayé. Bref, si l'envie vous dit, tapez juste gare de Sète et tournez à droite jusqu'à voir une ancienne gare en ruine.

A cette époque, j'étais amoureuse d'un ami d'Alva, mais vraiment, on ne s'est embrassé qu'une fois, puis il est parti vivre à Limoges sans un au-revoir.
Tout ce que j'avais de lui, c'est très con, mais c'était un clou en fer, que je frottait du pouce souvent, ça me calmait. Je le savais pas à cette époque, mais j'avais déjà de gros problèmes d'anxiété (j'en ai toujours eu, à vrai dire), et ce malheureux clou était une aide précieuse.
Un jour, on est allé à la gare désaffectée, et en rentrant chez moi je n'arrivais pas à retrouver ce bout de ferraille. Sous le coup de l'angoisse, j'ai pris une décision stupide, je suis retournée seule à la gare dans l'idée de le chercher.
Sauf que voilà, la gare désaffectée, c'était pas seulement le coin où les glauthiques se rassemblaient pour jouer à se faire peur, c'est aussi un squatt de sdf, de drogués et d'autres gens pas franchement rassurants.
Il y avait un homme qui était là, à peu près la cinquantaine grisonnante, affublé d'un short, de tong et d'un tee shirt sale couvrant son gros ventre.
Il a commencé par être amical, il m'a donné une cigarette, puis m'a avertie "attention, y'a des jeunes qui font des trucs louches, ici". J'ai refoulé un rire sachant que ces jeunes j'en faisais partie, mais j'étais désespérée. Ça semble ridicule maintenant mais ce clou avait une importance à mes yeux, et j'étais affolée à l'idée de ne pas le retrouver.
Il m'a demandé ce que je cherchais, et je lui ai répondu "un clou", je me suis sentie stupide.
Puis il a commencé à me dire que j'étais plutôt belle (j'étais grosse et goth-grunge, hein, j'avais un t-shirt plein de trous, un vieux jean crade, le cheveux gras et je pesais bien 75kg), il m'a dit que j'avais une belle poitrine, j'étais un peu désorientée, j'ai pas su quoi répondre.
Il a posé ses mains sur mes seins et j'ai commencé à avoir vraiment vraiment peur. J'ai reculé, je lui ai bredouillé de me laisser et je me suis enfuie, sans courir, mais en marchant très vite.
J'avais encore sa clope dans la main, j'en ai pris conscience et je l'ai jetée sur les rails, il appellait en disant "alleeeez je vais pas te faire de mal, je vais pas te violer!".
J'ai continué à "courir", puis arrivée au milieu du pont, je me suis sentie assez en sécurité pour me retourner vers l'ancienne gare, le mec était là, l'air de rien, accoudé à une rambarde, on aurait dit n'importe quel badaud sans importance, mais dans ma tête les images qui tournaient et retournaient étaient violentes, et je me suis dit, "si je n'avais pas eu assez peur pour m'enfuir il m'aurait violée".
Je l'ai raconté à Alva, puis à notre ami, qui a menacé de le défoncer, mais je ne crois pas qu'il l'ait jamais fait.
Je l'ai ensuite raconté à deux de mes amis, et l'un d'eux m'a répondu en riant "ouais il t'a 'presque' violée" avant de dire (je me souviens plus des mots exacts) que c'était parce que j'étais moche.  Oui, un peu comme si se faire violer était un compliment.
Il ne pensait pas vraiment dire mal, je crois simplement qu'il n'a pas compris la gravité de ce que je lui racontais, faut bien se rapeller que c'était il y a presque dix ans, on était jeunes et pas forcément très futés, et informés.
Je ne suis même pas sure après toutes ces années qu'il m'ait cru.

Selon l'idée qui consiste à dire, "ça va, on n'a qu'à se défendre et après basta", ça devrait être du passé. La limite n'a pas été franchie, et je n'ai pas été bléssée.
Mais alors pourquoi encore aujourd'hui je me sens souillée? Sale? Pourquoi est-ce que 10 ans plus tard je continue de regarder cette vieille gare en pensant à ça, avec une boule au ventre, et de l'angoisse?
Pourquoi est-ce que je pleure en y repensant?
Ce qu'ajoute le commentaire sur le topic du forum, c'est que maintenant je me dis, "putain, mais pourquoi je me suis pas défendue?", je suis une lâche, une faible, ça devrait même plus m'atteindre maintenant.

Je suis faible au point de laisser cet homme - comme les autres expériences que j'ai vécu - continuer d'avoir de l'impact sur moi, alors même que dans sa mémoire à lui tout s'est effacé sans laisser de traces.
J'envie vraiment cette nana qui prétend qu'on peut passer à autre chose comme ça, seulement voilà, je suis pas forgée dans le même fer qu'elle, chacune de ces expériences, celle-là, les pire, les moins graves, les anodines - la moindre remarque lubrique -, tournent en boucle dans ma tête et ne me lâchent jamais.

C'est pour cette raison que je ne lui répondrais pas. En disant ces quelques mots elle a perdu le peu d'estime qui restait encore, plus elle parle moins j'envisage même la possibilité de la considérer en tant que "pote".
Elle est assez intelligente pour comprendre ça, je pense, je n'ai aucune - vraiment aucune - affinité avec elle.
Je n'ai pas d'animosité, de façon générale, c'est juste qu'on est pas faites pour s'entendre, c'est comme ça, je sais qu'il lui arrive de me lire, aussi je veux qu'elle comprenne bien ça,  je n'ai juste aucune affinité, rien de plus ni de moins, mon but n'est pas d'insulter ou de jeter la pierre, je me rend juste compte commentaire après commentaire qu'on ne s'entendra jamais.

Mais ces derniers commentaires, tout ce qu'ils peuvent déclencher en moi, c'est de la colère, de l'indignation, de la honte, de la douleur, si je répond ça veut dire qu'il y aura contre-réponse, et ainsi de suite. J'ai pas la force de supporter cet argumentaire.
Et surtout je ne suis pas sure de pouvoir me contrôler, et je suis un peu admin, m'voyez, je dois faire preuve de contenance, c'est dans le contrat.
Or là tout ce que j'ai envie de faire, à part un huge facepalm, c'est de la gifler. Admettons que cette idée n'a rien ni de civilisé ni d'intelligent.
Alors je préfère ne pas lui répondre, mais l'envie de hurler publiquement les expériences de ma vie est devenue très forte, et plus l'envie est là, plus la barrière s’épaissit, plus il y a de frustration. Il y a juste des choses que je ne peux pas raconter comme ça, publiquement.

Et donc bref, ça fait déjà plusieurs jours, voire des semaines, je ne sais pas trop, ça fait longtemps, que je peine à trouver le sommeil que je pleure sans raison. Quand on me demande si ça va, je ne sais pas quoi répondre alors je dis "ça va". Quand on me demande ce qui ne va pas, j'ai beau chercher la réponse, tout ce que je pourrais répondre c'est "je ne sais pas", alors je dis que je vais bien même si je sais que c'est un mensonge.
Cette histoire de harcèlement de rue ça à juste fait l'effet d'un doigt qu'on appuie sur une plaie déjà ouverte.

Voilà voilà, j'avais du moins besoin de raconter ça.

7 commentaires:

  1. Cet article. :'(
    J'ai pas de super mots magiques à paillettes tout réconfortants, alors : *cyber câlin*

    Mais bref, je comprends un peu ce sentiment, j'ai vécu des choses qui m'ont bouleversées alors que pour d'autre c'est rien du tout...on est pas tous égaux face aux traumatismes de ce genre, y'a pas de calibrage émotionnel, faut que les gens arrêtent de penser que des attouchements sont forcement moins grave qu'un viol...parce que ouais visuellement c'est moins "grave", mais l'impact ne l'est pas forcement.

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    1. Merci! :)
      Ton cyber câlin ça vaut tous les mots à paillettes. ;)

      Même sans parler forcément d'attouchements, c'est le cas, parfois, il suffit d'un mot pour qu'il ait des dégâts durables. Je crois que ça c'est un truc qu'A. n'a pas du tout compris, on n'a pas toutes une super carapace et une cape de Wonder Woman, et on est pas plus à blâmer pour autant. :)


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  2. Si tu te sens encore mal vis vis de cette histoire c'est surement parce qu'elle n'a tout simplement pas cicatriser. Tu n'as pas put correctement l'exorciser et elle continue de te faire souffrir et en parlant de cela, j’évoque la résilience ( passer par dessus) car on n'oublie jamais ça.
    Dés le moment ou se type t'as touché, il y a eu agression. Certains ne le verront pas sous cette angle et je les emmerde profondément. Il t'a pas violée, ok, encore heureux. Il a envahit ton espace personnel, il a violé ton intimité et fait éprouver de la peur. c'est une agression, qu'il ait été bourré, camé, paumé ou complètement con n'excuse rien, le fait qu'il soit un homme encore moins.
    Tu ne dois pas te sentir coupable, ceux qui te disent que tu porte ce genre d'expérience en étendard pour te faire plaindre sont des abrutis. Quand on se sait pas faire preuve d'un minimum d'empathie ( même pour voir si on se trompe, minimum syndical), on passe son chemin et surtout, on évite de dire de la merde.
    J'ai l'impression que ta "pote" fait valoir l'échelle de peine. J'ai vécu pire, je suis passée au dessus, donc arrête ton cinéma. Mensonge. Si elle était vraiment passé au dessus, elle comprendrai ton sentiment. c'est beau de se mentir à soit-même, de s complaire dans le déni, mais faut éviter de baver ce genre de "résilience au rabais" sur les autres.

    ce n'est pas une question de "force de caractère". Le temps fait son œuvre, mais c'est le verbe qui libère. Toi qui écrit, tu ne devrais pas te priver de cracher sur le papier. Et pourquoi pas, si cela peut te soulager, le faire lire a quelqu'un en qui tu as confiance un jour. Le temps fait son œuvre, mais oublier n'est pas guérir qu'on se le dise. être honnête avec soi-même et ne pas contenir ses émotions. Il ne faut pas avoir honte de soi. Ceux qui te jugent parce que tu ne t'es pas fait violée, tu les emmerdes.

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    1. Merci. :)
      J'avais pas reparlé de cette histoire depuis des années, et c'est vrai que ça libère d'un poids, même si la douleur est encore là, et y'a encore pas mal de choses que j'ai besoin d'exorciser.
      J'en avais plus reparler parce qu'après la remarque de mon ami, et le fait qu'il en ai plaisanté comme ça, j'ai refoulé parce que du coup j'ai accepté l'idée que je grossissais le trait, je me suis dit, "en fait c'est peut-être que c'était pas si grave".
      Mais maintenant que je suis un peu plus renseignée que quand j'avais 16 ans, sur ce qu'est le sexisme, le harcèlement, les agressions, tout ça, j'accepte aujourd'hui que c'était grave et que je dois pas avoir honte d'en parler honnêtement comme ce que c'est, une agression, c'est pour ça que j'ai pu le raconter.

      Après y'a d'autres histoires, que j'ai plus de mal à raconter, pour tout un tas de raisons. J'aimerai pouvoir les raconter sur ce blog, pour l'exposer, en quelque sorte. Pas dans le sens, "regardez moi", mais juste pour dire, voilà, c'est arrivé, ça fait partie de moi, et j'ai pas à le cacher.
      Pour l'instant c'est juste trop - je sais pas - trop intime, trop de honte, trop de je sais pas trop quoi.
      Et je sais aussi qu'elles doivent d'abord être racontées dans un cercle privé avant de pouvoir être racontées en public.
      Autant celle là j'avais besoin de la lâcher maintenant, autant il y en a d'autres, j'ai pas envie que certains - par exemple Shon' - l'apprennent comme ça.

      Je ferais ce que tu dis, je vais écrire, même si je le fais pas forcément lire tout de suite, ça viendra en son temps. Mais un jour je me sentirai assez forte pour dire "tiens, y'a un bout de ma vie pas très glop écrit là-dessus, j'ai besoin que tu le lise".
      C'est une très bonne idée, je vais la suivre.

      Et je te plussoie plus mille, enfoncer ses émotions bien profond là où on peut pas les voir, c'est comme avaler une bombe à retardement. Sauf qu'on est pas dans un cartoon, le jour où elle explose, ça fait foutrement mal, ce serait bien que les adeptes de "la dignité dans le refoulement" se réveillent un peu là-dessus.
      Que ce soit moi, toi, Alva, ou d'autres, on a refoulé pas mal de choses à des moments de nos vies, et ça nous à pas du tout apporté de sérénité.
      D'après mon expérience et d'après ce que j'en ai vu chez les autres, y'a pas grand chose qui apporte plus la sérénité que le fait de "laisser aller" ses émotions, si on doit hurler, il faut hurler.
      J'ai tellement appris à contenir que je sais même plus comment on hurle. x)

      En parlant de hurler, symboliquement comme au sens littéral - faut que je me trouve un coin isolé dans la campagne où personne se demandera qui on assassine pour que je puisse hurler un bon coup, littéralement, je sais que j'en ai besoin, j'ai juste pas envie qu'on m'entende, qu'on me pose des questions, etc.
      En pleine ville un hurlement ça passe pas super super inaperçu, mais ce "cri de Loki", je le sens, il a vraiment besoin de sortir. :)

      Tout ça pour dire ouais, le refoulement, ça pue, et c'est même dangereux. refouler c'est un peu (beaucoup même) comme frustrer son âme. La frustration cay pas un truc glamour à paillette trop cool dans toutes les situations.
      (Je suis un peu en train d'étendre le débat du topic sur le Hijab jusque mon blog, en fait. :o) )

      Bref, encore merci pour ce message, ça fait beaucoup de bien. ;)

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    2. Le "cri Loki" faut vraiment le sortir, sinon ce sont des lames de couteaux qui tailladent l'intérieur du corps. Le coup du cri étouffé dans la serviette de bains au fond de la salle de bain, ça peut soulager, la bouche contre la main, ça peut soulager. N'importe quoi mais faut que ça sorte. comme tu dis, on est pas un cartoon.
      (J'avais compris le lien ;) )

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  3. Ton blog est vraiment passionnant.

    Pour cette histoire de la fois où tu as failli te faire violer à la gare, bien sûr tu as fui, ce qui était la bonne attitude. Mais peut-être aurait-il fallu commencer par te méfier d'un mec qui traîne tout seul dans une gare la nuit, ne pas venir quand il t'a appelé, ne pas lui parler et encore moins accepter quelque chose de lui style clope. Je sais qu'avec des "si", on refait le monde, mais souvent les viols/tentative de viol, c'est ne pas avoir suivi des règles élémentaires de prudence.

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    1. Je sais, mais j'avais 15 ans, et j'étais trop préoccupée pour être méfiante ce jour là. (Et c'était pas la nuit, ça s'est passé en plein après-midi).

      Et en un sens ça me dérange qu'on ait en tant que femmes à se montrer méfiantes, comme si on devait accepter le fait que des hommes puissent tenter de violer des femmes, et qu'on doit s'y préparer.
      Je sais bien que c'est compliqué, mais on n'a pas à s'adapter à un comportement déviant, c'est au comportement déviant d'être pointé un doigt, puni et aboli.

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