Ces informations dont on nous rabâche les oreilles depuis des semaines ne sont là que pour taire notre méfiance, camouflant des actualités moins réjouissantes.
Petit rappel d'abord de cette pratique journalistique. Il faut savoir que les informations nous sont délivrés selon le principe de proximité.
Pour faire simple, ce qui se passe en bas de chez vous vous intéresse inévitablement plus que ce qui se passe de l'autre côté du monde.
Voilà pourquoi H24 on vous parle de Findus au lieu de vous informer de ce qui se passe dans le monde.
Mais la presse n'est pas seule à blâmer, considérant le fait que chacun se doit d'aller chercher l'information plutôt que d'attendre qu'elle nous tombe toute cuite dans le bec.
Internet est un outil utile en ce sens - quoiqu'il faille l'arpenter avec prudence...
Mes sources d'informations privilégiées sont Rue 89 et Reflets (ainsi que mon amoureux passionné par tout ce qui est politique, sociologie, etc, qui me fait la lecture des infos chaque matin lorsqu'il viens me voir - vous pouvez en profiter en lisant son blog ici).
Mais ne perdons jamais de vue que les propos de l'un peuvent différer avec les propos de l'autre sur un thème identique, il convient alors de croiser les informations que l'on glane et faire marcher un peu cet outil formidable qu'est notre cerveau (nul besoin d'être un génie pour ça).
Il faut bien considérer le fait que les articles que nous lisons sont faits par des êtres de chair et de sang, et je sais qu'il est impossible d'être totalement et absolument objectif, en ce sens que nos idées et convictions profondes influent indéniablement sur notre façon de traiter un sujet.
On pourra tenter de s'en défendre, mais non, l'objectivité absolue n'existe pas.
A lire pour commencer: sur Reflets.fr: Le Pape: 16, les chevaux: 10, la Syrie : 0
Je vais essayer d'aborder ici succinctement les thèmes qui n'ont pas été abordés par la presse française au cours des deux derniers mois.
A commencer par cette mesure discrète prise par Monsieur le président Obama d'achever un projet élaboré du temps de Monsieur le Président Bush Junior: un "programme présidentiel international d'assassinats".
Qu'est-ce que donc?
Il s'agit d'un programme permettant à la CIA de se débarrasser de façon définitive d'éléments dits dangereux alimentant la "terreur" sur le sol étasunien; basé sur une "liste noire" de citoyens américains présumés dangereux pour la sécurité nationale établie du temps de Bush fils.
Déjà deux personnes ont été victimes de ce programme d'élimination.
D'aucun d'entre vous estimerons juste le fait de débarrasser la terre d'éléments nocifs pour la paix, mais n'oublions pas que chaque être humain possède des droits, qu'il ait fait des erreurs ou non.
En autorisant ce type d'assassinats, la CIA entre de plein pieds dans l'adage "oeil pour oeil, dent pour dent", prenant ainsi la place de son ennemi, si je puis dire.
Vous pensiez qu'Obama était un type sympa? C'est bien le but recherché via l'écran de fumée qui se dresse devant caque grande figure de ce monde.
Notez que Guantanamo est toujours en activité.
Depuis son ouverture en 2002 jusqu'à janvier 2012: 171 personnes y sont détenues dans des conditions inhumaines, 12 y sont emprisonnées depuis le début (soit 11 ans), en tout Guantanamo a vu passer 779 personnes, dont 12 mineurs; d'autres chiffres ici: Tribune de Genève, Commémoration des 10 ans de Guantanamo, article daté du 11 janvier 2012.
Pour aller plus loin:
- “Judge Declines to Rule on Targeted Killings of U.S. Citizens,” William Fisher, Inter Press Service, Dec. 8, 2010. http://ipsnorthamerica.net/news.php?idnews=3426
- “Letter to President Obama on Targeted Killings and Drones,” Human Rights Watch, Dec. 7, 2010. http://www.hrw.org/news/1210/12/07/letter-obama-targeted-killings
- “Confirmed: Obama Authorizes Assassination of U.S. Citizen,” Glenn Greenwald, Salon.com, Apr. 7, 2010. http://www.salon.com/news/opinion/glenn_greenwald/2010/04/07/assassinations
- Philip Alston, UN Special Rapporteur on Extrajudicial Killings, Mar. 30, 2010. http://www.extrajudicialexecutions.org/unitedstateoof america1
- “Extrajudicial Killings: U.S. Government ‘Death List’ for American Citizens,” Francis A. Boyle, Global Research, February 10, 2010. http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=17527
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Maintenant, parlons un peu de la crise alimentaire qui s'aggrave. A l'échelle mondiale, le prix des denrées alimentaires à flambé de façon inquiétante, et ce depuis 2007.
Conséquences: depuis 2010, 44 millions de personnes dans le monde ont franchit le seuil de la malnutrition, ce qui grossit le chiffre précédent qui était de 925 millions de mal-nourris (chiffres présentés par l'ONU).
Cela induit non seulement un nombre de morts liés à la famine de plus en plus important, mais cette crise est également la cause de troubles politiques graves.
Selon le FMI et la Banque Mondiale, cela impliquerait pas moins de 33 pays - tous localisés dans le Tiers-Monde (oh surprise).
Les causes de cette crise en constante aggravation sont multiples: la crise financière, d'abord, qui à vu surgir massivement une spéculation sur les produits alimentaires depuis le début des années 2000;
Deuxièmement, et cela semble évident: une démographie en constante augmentation. Plus de bouches à nourrir, donc une demande de plus en plus forte.
Cette augmentation serait gérable jusqu'à un certain point si chacun savait se satisfaire du strict minimum vital, or, ce n'est pas le cas.
A titre informatif, une famille de pays développé utilise 10 à 20% de ses revenus dans l'alimentaire, contre 60 à 90% chez une famille du Tiers-Monde. Sauf que bien entendu, la valeur de ce "pourcent des revenus" n'est pas la même, les inégalités sont importantes, il s'agirait de ne pas l'oublier.
Troisième cause: l'augmentation de la consommation de viande. Or l'on sait que produire un steak nécessite des quantités faramineuses de culture céréalière (et par extension, une quantité d'eau toujours plus importante).
Quatrième cause: la désertification des sols à cause de cultures trop intensives et du réchauffement climatique (qui n'est pas une fable, contrairement à ce que beaucoup commencent à penser... Non messieurs dames, ce n'est pas parce qu'on n'en parle plus autant qu'avant que ça n'existe plus).
Cinquièmement, l'inégalité des subventions agricoles, délivrées en premier lieu aux agriculteurs des pays riches. Ces produits subventionnés sont inaccessibles pour les pays en voie de développement.
Enfin, l’expansion des biocarburants... Une bonne chose pour la planète? Pas tant que ça, sachant que la production de ces biocarburants ôte le pain de la bouche à des millions de gens, parce que les biocarburants consacrent 100 millions de tonnes de denrées alimentaires de base au plein des autos.
Est-ce utile de dire que ces millions de tonnes pourraient à elles seules améliorer le confort de vie des quelques 970 millions de victimes de mal nutrition de par le monde?
Bien sûr vous vous en doutez, il existe des solutions, mais cela ne servirait pas les desseins économico-politiques des grands dirigeants de ce monde.
A lire:
- article Vedura
- “Diet Hard: With A Vengeance,” David Moberg, In These Times, 3/24/11. http://www.inthesetimes.com/article/7112/diet_hard_with_a_vengeance
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Cette information dont on ne vous à pas parlé au JT de 20h est positive: le 11 mars 2013 en Europe, une loi a été votée pour interdire les tests cosmétiques sur des animaux.
C'est un grand pas dans la lutte contre la torture animalière, mais il faut cependant noter que cette loi peut être contournée.
En effet, cette loi ne s'applique pour l'instant qu'aux produits de cosmétiques, les laboratoires pharmaceutiques échappent ainsi a cette loi encore vague.
Les associations de lutte pour le respect de l'animal ont été nombreuses entre 1898 (avec la British Union for the Abolition of Vivisection (BUAV) ) et aujourd'hui, mais c'est au prix de multiples campagnes acharnées qu'est venue cette loi, imparfaite mais déjà providentielle.
Il est important de rappeler qu'une précédente loi avait été votée pour l'interdiction en Europe de produits ayant été testés sur des animaux en 2009, mais cette loi s'appliquait au produit finit et non à ses composantes. Ainsi, un produit certifié non utilisé dans des tests animaliers pouvait contenir des ingrédients qui - de façon individuelle - avaient été impliqués dans de tels tests.
Cette nouvelle loi interdit donc également l'entrée sur le territoire européen de ce genre de produits. Or l'impact de ce fait est mondial, en ce sens qu'une firme mondiale ne prendra pas le risque de perdre le marché européen, elle aura donc tout intérêt à ne plus tester sur des animaux ni le produit fini ni les ingrédients.
Petit rappel de chiffres.
Chiens, chats, furets, souris, singes.... en 2001, 2.212.294 vertébrés ont été victime de cruauté au service de la science et de la cosmétique.
A ce jour:
12,1 millions d’animaux utilisés à des fins expérimentales dans les 27 pays de l’UE
3 pays réalisent 50 % des tests sur animaux : en ordre décroissant, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne
33% des animaux utilisés par la recherche scientifique. Sans résultat direct sur le plan médical.
+ 892 % pour le nombre de tests réalisés pour la mise au point des aliments pour les animaux familiers
+ 107 % pour les tests cosmétiques alors que la directive 2003/15/CE vise à interdire l’utilisation des animaux
+ 4,86 % en France pour le nombre d’animaux utilisés par rapport à 2001
+ 140 000 souris utilisées en France par rapport à 2001
336 727 animaux euthanasiés, en France, dont 285 chiens et 229 primates
(Extraits du Rapport statistique 2005 de la Commission européenne et du Rapport statistique 2004 du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche français)
Le but aujourd'hui: interdire totalement les tests cliniques sur les animaux, et leur exploitation dans le domaine médical et scientifique en général.
Il faut savoir que les tests pharmaceutiques et médicaux réalisés sur les animaux sont inutiles, car une espèce ne peut en aucun cas être un modèle satisfaisant pour une autre espèce.
« On a encore trouvé chez aucune espèce animale un modèle fiable pour l’œil humain, ni en termes d’anatomie, ni en termes de réaction à l’irritation. »
Docteur D. Swanston, chercheur de Porton Down
Cette nouvelle loi est une réussite, mais elle est encore incomplète.
A lire:
- Consoglobe
- Vegactu
- L'expérimentation en chiffres
- One Voice
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Enfin, dernière information sur laquelle je ne m'étendrait pas, car l'intitulé parle de lui-même: le tigre de Tasmanie est officiellement une espèce éteinte.
"Jeudi 7 mars, les pays signataires de la Convention sur le commerce international des espèces menacées (Cites), réunis en congrès à Bangkok pour débattre du statut de l’ours blanc, ont également retiré le tigre de Tasmanie de l’annexe I de ladite convention.Source: Vegactu.
La raison : il n’existe plus, nulle part, de tigre de Tasmanie."
A savoir que cette espèce n'a plus montré signe de vie depuis 1936, et était déjà considérée comme disparu depuis les années 80 par l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), mais on espérait encore retrouver un spécimen.
Cette histoire semble anecdotique en comparaison de ce que j'ai déjà abordé précédemment, mais là ou je veux en venir c'est vous rappeler que chaque année, plus de 26 000 espèces disparaissent de la surface de la planète.
Source: site de l'UICN (lien à suivre).Quelques chiffres clefs
Dans la dernière édition de la Liste rouge mondiale (version 2012.2), sur les 65518 espèces étudiées, 20219 sont classées menacées.Parmi ces espèces, 41% des amphibiens, 13% des oiseaux et 25% des mammifères sont menacés d’extinction au niveau mondial. C’est également le cas pour 31% des requins et raies, 33% des coraux constructeurs de récifs et 30% des conifères.Dans cet état des lieux, la France figure parmi les 10 pays hébergeant le plus grand nombre d’espèces menacées : au total, 1013 espèces menacées au niveau mondial sont présentes sur son territoire, en métropole et en outre-mer.
A lire:
- CITES
- European Commission - Envirronement
- UICN
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Pour d'autres informations que vous n'entendrez pas au JT de 20h: webzine D'Autres Infos, Top 25 des sujets censurés en 2012
Merci pour ce concentré d'informations. Je suis scandalisée, et en même temps pas du surprise, pour ce qui est du "programme présidentiel international d'assassinats". C'est la porte ouverte, et c'est dire qu'elle était déjà pas mal entrouverte, à toutes les dérives dictatoriales.. En même temps, c'est une suite logique au maintien de la peine de mort dans certains États. :gerbe:
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