La Lune est, comme vous le savez, l'unique satellite naturel de notre planète, d'un diamètre de 3476 km, ce qui en fait proportionnellement le deuxième plus gros satellite du système solaire après Charon (satellite de Pluton). En effet la Lune fait plus du quart de la taille de la Terre.
La Lune tourne autour de la Terre selon une orbite qui n'est pas tout à fait circulaire, ainsi la distance de centre à centre varie-t-elle entre 363 000 et 406 000 km, De ce fait, sa vitesse est également inconstante, et varie imperceptiblement, allant de plus en plus vite lorsqu'elle se trouve au plus près de la Terre. Mais de façon générale on dira que sa vitesse orbitale moyenne est de 1,02 km/seconde.
Cette variation de vitesse créé un phénomène appelé libration, la Lune étant parfois en avance ou en retard par rapport à la Terre, ce qui permet d'observer 59% de sa surface au lieu de 50 seulement.
Le fait est que, généralement, la Lune fait un tour sur elle-même dans le même temps qu'elle fait un tour autour de la Terre [durée de rotation autour de la Terre (= mois sidéral) : 27,3 jours ; durée du jour lunaire : - durée d'une révolution : 27,3 jours, - d'une nouvelle Lune à la suivante (lunaison) : 29,5 jours.]. Cela est dû à l'attraction terrestre, qui a peu à peu freiné sa rotation, initialement plus rapide.
Cette synchronisation a pour effet de ne nous montrer qu'une seule face de la Lune (50 à 59% de sa surface, comme nous l'avons vu précédemment). La surface visible de la Lune a de ce fait été largement cartographiée, depuis la Terre ou depuis l'espace, et c'est sur cette face qu'on eu lieu tous les alunissages.
Cependant, la face cachée ne nous est pas inconnue. Les premières images nous ont été transmises en octobre 1959 par la sonde soviétique Luna 3. Avant cette mission, nombreuses étaient les spéculations – on pensait alors que la pesanteur y était plus forte et aurait pu y retenir une atmosphère – théorie qui nous paraît inconcevable, voire ridicule aujourd'hui. Nous savons désormais que la seule différence notable est que la face cachée présente beaucoup plus de cratères d'impact et moins de « mers », outre le fait anecdotique que les noms des éléments de la face visible sont majoritairement américains ou européens et que ceux de l'autre face sont majoritairement russes. Cette différence topologique à été confirmé par la suite par les missions Lunar Orbiter et la sonde Clementine (ça ne s'invente pas) – missions américaines – qui ont permis une complète cartographie de la Lune.
Grâce à toutes les études menées au sujet de notre satellite, nous savons aujourd'hui que – outre que le plan de son orbite fait un angle de 5,1° avec celui de l'orbite terrestre, sa masse est de 0,012 (Terre=1), sa pesanteur est de 0,16 (Terre=1), sa température de surface varie entre -155°C et 105°C et que sa densité moyenne ( : mesure de la quantité de masse concentré dans un volume donné) est de 3,34 (eau=1), soit inférieure à celle de la Terre mais égale à la densité moyenne du manteau terrestre. Nous savons presque précisément de quoi est composée notre Lune.
Pour commencer, nous savons que la Lune ne possède pas d'atmosphère significative mais contient des traces d'hydrogène, d'hélium, de néon et d'atomes d'argon, ainsi que d'autres éléments en quantité infime (dont de l'eau, ce que nous verrons par la suite).
La croûte externe est faite d'une roche semblable au granit, composée de feldspath, de plagioclase, de pyroxène, d'olivine et d'ilménite,
Le manteau, au-dessous, est composé d'une roche plus sombre, composée d'olivine et de pyroxène ayant « coulé » alors que la Lune dans son plus jeune âge était recouverte de magma en fusion. Au plus bas les roches seraient partiellement fondues.
Le noyau pourrait quant à lui être composé de fer et de nickel, mais cela reste incertain.
En terme d'observation, ce que l'on peut constater, c'est la présence de nombreux cratères (vieux de 4,6 à 3,5 milliards d'années), et de « mers ».
Ces mers sont la trace visible de l'existence d'un volcanisme sur la Lune, très différent de celui auquel nous sommes accoutumés ici. Sur la Lune, il n'y a pas à proprement parler de « volcans », mais de petits « dômes volcaniques », des collines au sommet arrondis. Les mers (mare en latin) sont en fait de gigantesques plaines de lave refroidie, qui remplissent des bassins d'impact.
Le volcanisme lunaire à pendant longtemps été affirmé révolu, mais la sonde Clementine tend à prouver le contraire ; suite à l'étude du cratère Ina qui n'a pas la même couleur que les cratères plus anciens, assombris par les pluies de météorites et radiations solaires constantes, ce qui laisse à penser que ce cratère est beaucoup plus récent que les autres, plus sombres.
Nous avons évoqué plus haut le problème de l'eau lunaire. A la fin des années 1990, la sonde Lunar Prospector de la NASA a obtenu une preuve indirecte de la présence d'eau glacée au fond des cratères, près des pôles, là où le soleil ne brille jamais. Preuve confirmée par Clementine (pas moi, la sonde :clown : ).
Cette glace pourrait provenir de comètes, celles-ci étant principalement composées de glaces, comme on pense que ce fut le cas pour la Terre.
D'autre part, en novembre 2009 nous pouvions lire dans de nombreuses revues scientifique l'exclamation suivante : « il y a de l'eau sur la Lune ! ». Comme source à ma disposition je ne disposait pas de nombreux articles à ce sujet, seulement un, trouvé dans la revue Science & Vie n°1106, dans laquelle était l'article titré « De la rosée a été détectée sur la Lune ».
Ce que nous dit cet article, c'est que la sonde Deep Impact (franco-américaine) lancée en 2005 aurait détecté la molécule H2O dans le sable lunaire, ce qui sera confirmé par la sonde indienne Chandrayaan-1 en orbite autour de la Lune.
Cependant, l'eau sur la Lune n'est présente qu'en quantité infime, elle garde tout de même les qualificatifs « sèche et poussiéreuse ». Comme l'explique Jessica Sunshine de l'Université du Maryland, cela représente « environ 1 litre d'eau par hectare de surface lunaire ».
On parle de rosée car les planétologues de Deep Impact suggèrent que l'eau lunaire se forme quotidiennement sous l'action du vent solaire, formant spontanément des molécules d'H2O qui se subliment peu après.
Cette composition du sol lunaire nous amène à nous questionner sur l'origine de la Lune, à ceci plusieurs théories ont été élaborées.
Premièrement, la théorie de la séparation : sous l'effet de la rotation de la Terre – rapellons-le initialement plus rapide – un morceau de matière se serait détaché puis séparé en deux astres, formant ainsi la Lune et Mars ;
Deuxièmement, la théorie de l'origine commune : la Terre et la Lune se seraient formées simultanément par effondrement de débris cosmiques sous l'effet de la gravité.
Troisièmement, le scénario de la capture : la Terre aurait tout simplement « capturé » la Lune du fait de son attraction. Cette théorie a été élaborée après que les astronomes aient découvert que les roches lunaire et terrestre étaient très différentes ; ils pensèrent donc que les deux astres s'étaient formées dans de régions différentes de l'espace.
Enfin, la théorie la plus largement acceptée, la théorie de l'impact : la Lune résulterait de la collision entre la Terre et une autre planète de la taille de Mars, lors de la formation du système solaire. Selon un principe physique, il existe une limite qui empêche l'astre de se disloquer (et de fait qui à un certain point force les matériaux à s'agglomérer), la limite de Roche, force à laquelle notre satellite est soumis. Ce qui explique comment suite à cet impact important, les matériaux éjectés se seraient agglutinés les uns aux autres pour former la Lune.
Pour finir « l'état civil » de notre satellite si poétique, je vais conclure par un rapide récapitulatif des phases lunaires dont dépendent certains calendriers, ensuite nous pourrons nous attaquer aux interactions Terre-Lune.
Du fait de sa rotation synchrone avec la Terre, la Lune nous présente toujours le même visage, mais le Soleil, lui, n'a pas cette peine. Il en résulte que depuis le sol, nous pouvons observer des « phases », qui nous représentent la quantité de surface visible éclairée par le Soleil.
Ceci commence par une Nouvelle Lune. A ce moment la Lune se situe entre la Terre et le Soleil, et seule la face cachée est éclairée. Les autres phases d'une nouvelle Lune à la suivante (lunaison) sont :
Le premier croissant : en Lune montante, proche du Soleil, visible au crépuscule vers l'ouest ;
Le premier quartier : la Lune a parcouru 1/4 de son orbite autour de la Terre, la moitié droite est illuminée ;
La Lune gibbeuse : trois ou quatre jours plus tard, le Soleil éclaire presque toute la surface visible ;
Pleine Lune : la Lune est derrière la Terre (mais pas dans son ombre), le Soleil illumine toute la surface visible ;
La Lune gibbeuse (descendante) : la partie droite de la surface visible est plongée dans l'ombre ;
Dernier quartier : la Lune va s'aligner de nouveau avec le Soleil, elle a parcouru les 3/4 de son orbite autour de la Terre, on ne la voit plus que le matin ;
Dernier croissant : juste avant la nouvelle Lune, on observe un croissant très fin, la Lune est alors très proche du Soleil dans le ciel (vu du sol).
Ces phases s’enchaînent avec une régularité digne des meilleurs coucous suisses, mais il arrive que la Lune provoque des éclipses du fait d'une part de son passage devant le soleil (éclipse solaire) ou dans l'ombre de la Terre (éclipse lunaire). Ces éclipses n'ont aucune incidence si ce n'est le fait de nous offrir un spectacle magique.
Les phases lunaires
Schéma des éclipses
On peut considérer les éclipses comme une interaction dans le sens où elles sont un événement ponctuel (non constant) qui influe sur notre quotidien, et historiquement dans de nombreuses civilisations primitives, de plus elles donnent lieu à de nombreuses croyances populaires (comme par exemple le fait que les animaux ou les plantes en seraient affectés, on sait maintenant que c'est faux).
C'est pour cette raison - parce que les influences des éclipses ne sont qu'hypothétique voire du domaine de la superstition – que je n'inclue pas les éclipses dans les interactions Terre-Lune, que nous allons voir maintenant.
II – Les Interactions Terre-Lune
La Lune interagit avec la Terre de diverses manières, mais presque toutes ont un dénominateur commun : les marées. C'est sur ce phénomène que nous nous pencherons en premier lieu, puis dans un second temps nous évoquerons les autres types d’interactions.
A- Les marées
Pour commencer, une petite définition : « les marées sont un mouvement périodique des eaux de la mer, qui s'élèvent et s'abaissent chaque jour à intervalles régulières, dû à l'attraction qu'exercent sur les fluides de la Terre les masses de la Lune et du Soleil. » [dictionnaire Hachette 2007 – nb : je donnerais toutes mes sources en fin de topic]
Le Soleil n'intervient que de façon négligeable, il n'a pour seul rôle que d'amplifier les marées selon que la Lune se trouve en conjonction (entre la Terre et le Soleil) ou en opposition (lorsque la Terre se trouve entre le Soleil et la Lune) – on parle d'épisodes des syzygies, périodes où les marées sont les plus fortes. L'attraction lunaire est, du fait de sa proximité, 2,17 fois plus importante que celle du Soleil.
Par opposition, les marées sont de moindre importance lorsque la Lune est en quadrature (en terme de phase, c'est-à-dire en premier et dernier quartier).
L'intensité des marées dépend également des conditions sur Terre : relief des profondeurs, viscosité de l'eau, morphologie des régions côtières et des continents, ainsi que de la rotation de la Terre.
L'attraction lunaire est maximale lorsque celle-ci est située dans le plan du méridien, c'est-à-dire toutes les 24 heures et 50 minutes, cela signifie que toutes les 12 heures et 25 minutes, la mer monte, reste étale quelques instants, puis redescend.
De plus, comme i est dit dans Astronomie pour les Nuls: " Les marées océaniques de l’hémisphère terrestre qui fait face à la Lune ne sont pas plus hautes que celles de l'autre côté. Cette vérité défie le bon sens, mais pas la physique ni l'analyse mathématique [...]La même chose est valable pour les marées océaniques plus petites qui sont causées par le Soleil."
Schéma des marées - j'espère qu'ils vous plaisent mes schémas...
Ce phénomène des marées induit deux conséquences sur le long terme dans le système Terre-Lune, comme l'explique Italo Calvino (romancier italien, 1923-1985) dans son texte « La Distance de la Lune », dans son œuvre intitulée Les Cosmicomics. Celui-ci nous explique que la rotation de la Terre se ralentit dans le même temps que les deux astres s'éloignent l'un de l'autre.
Selon la théorie quantitative d'Isaac Newton, « l'attraction gravitationnelle lunaire sur les diverses parties de notre planète provoque deux « renflements » du globe terrestre, renflements qui restent toujours à peu près alignés sur l'axe qui relie le centre de la Terre à la Lune » [je cite ici non pas Newton mais la revue Astronomia n°3 – 1994 – pp 13-14 : « La Lune et les Marées », je n'ai tout simplement pas réussi à retranscrire ce texte avec mes propres mots].
Ce phénomène implique le fait que deux ondes de marée se développent dans les océans terrestres qui se déplacent autour de la planète en suivant la direction de la Lune.
Par conséquent, la marée haute se répète toutes les 12h25min, soit la moitié du temps que mets la Lune pour revenir à sa position initiale.
Schéma des forces d'attraction exercées par la Lune
Ce phénomène d'ondes nous amène à la première conséquence des marées sur Terre :
1- Des jours plus longs
Ces deux ondes de marée, alignées sur l'axe Terre-Lune, subissent des frottements dans leur parcours autours du globe, à cause d'obstacles tels que les continents.
De fait, ces ondes de marée ralentissent la rotation de la Terre, de façon constante, ce qui implique une diminution progressive de la durée du jour, environ 2 millièmes de secondes par siècle.
Cette perturbation n'est mesurable que grâce aux horloges atomiques, bien plus puissantes et précises que nos montres ordinaires.
En utilisant le jour comme unité de temps, il se produit un « retard » qui s'accumule au fil des ans, que l'on peut vérifier en déterminant, à partir de données historiques, la localisation exacte dans l'espace et le temps des éclipses solaires survenues dans l'Antiquité et enregistrées par les astronomes chinois et mésopotamiens.
Cette modification de la durée du jour a pu également être observée d'un point du vue paléontologique. En effet certaines espèces, - d'anciens organismes marins (coraux, mollusques bivalves, micro-organisme) – ont formé des fossiles ou sédiments stratifiés. On a pu observer que ces couches sédimentaires varient en épaisseur selon des cycles quotidiens, saisonniers et mensuels ; dont sont responsables les variations de luminosité, de salinité et d'amplitude des marées. En comptant le nombre de strates sur une période d'une année, on en déduit qu'une journée d'il y a 300 à 400 millions d'années était plus courte d'environ 15 à 20% par rapport à aujourd'hui.
Ce ralentissement constant n'est pas la seule conséquence imputable aux marées, celles-ci sont aussi responsable de l'éloignement non moins constant de la Lune.
2 – Éloignement de la Lune
Là est la deuxième conséquence du frottement engendré par les marées : la variation de la distance moyenne Terre-Lune.
Cette variation répond principe d'action-réaction. Nous avons vu précédemment que les marées « freinent » la Terre, ce à quoi la Terre répond en repoussant la Lune, donc en provoquant un élargissement graduel de son orbite.
Ce phénomène – imperceptible à l'échelle humaine – peut être mesurée grâce aux dispositifs mis en place par les missions Apollo au cours des 40 dernières années. Dispositif qui consiste en une série de « pastilles » de forme spéciale, des miroirs qui réfléchissent les très brèves impulsions lumineuses ( : un milliardième de seconde) – des lasers – émises depuis l'observatoire du CERGA (Centre d’Études et de Recherches Géodynamiques et Astronomiques) basé au nord de Grasse en France.
On calcule la distance Terre-Lune de façon très précise (avec une précision de 3 cm) en multipliant par la vitesse de la lumière le temps que mets une impulsion laser pour faire un aller-retour.
C'est grâce à ce dispositif que l'on a pu conclure à un élargissement de l'orbite lunaire de l'ordre de 3 cm par an.
De ce fait, il y a quelques milliards d'années, la Lune devait être beaucoup plus proche de la Terre qu'actuellement. Par conséquent son influence devait elle aussi être plus importante, ce qui laisse à penser aux biochimistes que ces conditions auraient pu influencer le développement de la vie sur Terre, les premières formes de vie s'étant développées selon eux dans des poches d'eau ou des lagunes peu profondes reliées à la mer.
Cependant, aucun risque que la Lune ne s'échappe pour aller danser un tango avec Pluton... Du moins pas dans prochains millénaires.
Maintenant que nous avons étudié l'influence lunaire la plus importante, il est intéressant de se pencher sur ses influences moindres.
B – Autres Interactions
Nous ne nous attarderons pas trop sur ce chapitre, car peu de ces influences ont une importance significative ; et certaines d'entre elles n'ont pas été totalement démontrées. Qui plus est, je ne m’attarderai pas sur les influences « mystiques » de la Lune (du genre faut se brosser les cheveux 100 fois les soirs de pleine lune ou les plantes poussent en suivant le rythme de la Lune : bullshit) et ne m'attacherais qu'aux faits scientifiques.
1 – Les vents
Premièrement, la Lune aurait une influence sur les courants d'air, l'air étant lui même un fluide. Comme la Lune influe sur l'eau, la Lune peut avoir une influence conséquente sur l'atmosphère terrestre. De quel ordre précisément, je ne saurais le dire mais je vous enjoint à lire le document suivant : Jean- Baptiste Lamarck, De l'Influence de la Lune sur L’Atmosphère Terrestre, publié dans Journal de Physique, de Chimie,d’Histoire Naturelle et des Arts, XLVI, p 428-435, 1798 [accessible ici : http://www.lamarck.cnrs.fr/ouvrages/docpdf/Influence_lune.pdf].
2 – Activité Sismique
Comme dit plus haut, la Lune influe sur les fluides : eau, air et magma, bien sûr. Il existe un théorie selon laquelle la Lune serait à l'origine de la fragmentation de la Terre en plaques mouvantes – théorie plausible si l'on prend en compte le positionnement originel proche de la Lune par rapport à la Terre.
Selon le vulcanologue Jacques-Marie Bardintzeff, « la Lune a un effet de marée bien connu sur la Terre. Mais son influence est trop faible pour déclencher une éruption. Cependant pour un volcan en activité, la Lune peut modifier légèrement son comportement ».
3 – L'évolution des espèces
La Lune du fait de ses deux actions (rallongement du jour et éloignement), aurait influé sur le développement de certaines espèces, comme en témoigne l'étude du nautile, une sorte de crustacé primitif.
Schéma en coupe d'un nautile
Ce dernier possède une coquille en spirale formée d'anneaux qui s'ajoutent au fur et à mesure que le nautile croît – de façon quotidienne. Ainsi l'espace entre deux anneaux donne une indication sur la longueur du jour. Et a chaque pleine lune, le nautile fait surface, une cloison intérieure se forme dans sa coquille.
En observant les fossiles du nautile, on s'aperçoit que proportionnellement à leur ancienneté, la fréquence des cloisons augmente, preuve tangible de l'élargissement de l'orbite lunaire.
Le nautile à donc subit l'influence indirecte de la Lune, modifiant son développement en conséquence – en évoluant.
On peut supposer que d'autres espèces aient subit elles-aussi une transformation similaire.
4 – Obliquité Terrestre
Voici une interaction qui a été scientifiquement vérifiée et qui trône a mon sens sur le podium des interactions les plus importantes : la Lune stabilise l'axe de rotation de la Terre.
L'obliquité de la Terre varie entre 21 et 24 degrés environ par rapport à l'équateur celeste [ wiki : « En astronomie, l'équateur céleste est un grand cercle tracé sur la sphère céleste qui est la projection de l'équateur terrestre sur celle-ci. » ], tandis que celle de Mars – qui ne possède pas de satellite ayant une masse suffisante pour influer sur son axe (Phobos et Deimos sont de taille et de masse équivalentes à celles d'un astéroïde) – oscille entre 20 et 60 degrés.
Concrètement, la Lune – agissant comme un contrepoids par effet gyroscopique, permet à la Terre de tourner autour d'un axe stable, nous permettant de jouir de deux pôles fixes et de saisons régulières. Cela est dû au fait que le « moment d'inertie » du système Terre-Lune est plus intense que celui de la Terre seule.
[« Le moment d'inertie est une grandeur physique qui caractérise la géométrie des masses d'un solide, c'est-à-dire la répartition de la matière en son sein. Il quantifie également la résistance à une mise en rotation de ce solide (ou plus généralement à une accélération angulaire ) » - Wiki]
A contrario, sur Mars, les pôles Nord et Sud sont en mouvement perpétuel de plus elle subit de rapides changements climatiques – à l'échelle de ce que nous connaissons ici, imaginez qu'au 25 décembre succède immédiatement le 14 juillet, et vous aurez une brève idée.
A ce stade de cet article, vous voilà incollable sur la Lune et ses effets sur notre planète, vous savez maintenant pourquoi notre satellite est si important pour nous, en dehors du fait d'inspirer les poètes.
Maintenant, je vais me pencher sur une question qui m'a taraudé l'esprit pendant des années. Une question récurrente lorsqu'il s'agit de la Lune, une question qui a inspiré quelques films catastrophes, comme le truculent Impact (2009).
Cette question la voici :
III – Et si la Lune Nous Quittait ?
Quelles seraient les conséquences d'une disparition – subite ou non - de la Lune ? Bien sûr, il est très peu probable que la Lune ne décide du jour au lendemain d'aller visiter les confins de l'Univers. La disparition de la Lune est très peu probable, mais ça n'en est pas moins possible (ne jamais confondre probabilité et possibilité). Par curiosité toute naïve, je me suis posé la question, et pour répondre à cette question il me fallait connaître la Lune comme une amie intime, connaître son caractère et ses rapports avec la Terre. Il me fallait consolider mes connaissances, c'est ce qui m'a motivée pour la rédaction de ce topic.
Maintenant que vous et moi en savons suffisamment sur le rôle de la Lune dans le système qu'elle forme avec la Terre, nous pouvons à présent envisager les conséquence sur Terre de l'absence de la Lune. Je n'évoquerais pas le cas d'une quelconque explosion de cet astre, simplement de sa disparition.
A – Plus de marées ?
Nous savons que le rôle principal de la Lune concerne les marées. Sans Lune donc, on peut supposer que ce phénomène disparaîtrait avec elle.
Bien que le Soleil joue lui aussi un rôle dans le phénomène des marées, celui-ci n'aurait qu'une action tout à fait négligeable. Ce dernier exerce une force moitié moindre que celle exercée par la Lune.
Certains pensent que la disparition de la Lune, et donc des marées, impliquerait une « anarchisation » des courants marins ainsi qu'une expansion horizontale des eaux au lieu d'une expansion verticale comme c'est le cas habituellement.
Néanmoins, il serait plus plausible de considérer que la principale conséquence serait une oscillation au niveau des océans, avec une période de 30 heures et d'une amplitude décroissant progressivement, jusqu'à ce que l'énergie accumulée se soit complètement dissipée.
Cette valeur de 30 heures est fonction uniquement de la gravité terrestre et de la profondeur moyenne des océans.
Une telle diminution de la force des marées entraînerait à coup sûr la mise en danger – voire l'extinction – de certaines espèces marines dépendant du cycle des marées, comme l’huître d'Atlantique qui se développe en fonction des marées, mais on peut aussi parler des poissons qui se retirent à marée basse ou qui s'enfouissent dans le sable, comme la sole ; ainsi que des oiseaux côtiers qui se nourrissent des animaux qui sortent à marée basse (vers, crustacés, mollusques).
Cependant on a pu observer à maintes reprises le pouvoir d'adaptabilité du monde vivant. Pour reprendre l'exemple de l’huître, on peu parler de l’huître du bassin de Thau, qui ne subit que de très faibles marées ainsi que de cette même espèce d'huîtres méditerranéenne qui sont élevées par des ostréiculteurs (la famille Tabouriech de Bouzigues - au bord de l'étang de Thau) qui reproduisent artificiellement le rythme des marées atlantiques.
Autre argument : rappelez-vous ce que je disais plus haut – il y a quelques milliard d'années la Lune était beaucoup plus proche de la Terre, donc les marées étaient plus importantes, et la vie s'est adaptée au fil des siècle à son éloignement constant.
C'est un fait : l'animal s'adapte aux changements. Du fait de cette observation on peut conclure que la diminution significative des marées n’entraînerait pas de conséquence désastreuse pour le monde vivant.
B – Perturbation de l'axe de rotation de la Terre
La Lune a pour effet de stabiliser l'axe de rotation de la Terre, et donc l'inclinaison des pôles, par effet gyroscopique.
Pour connaître les conséquences de l'absence du satellite par rapport à cette stabilisation, il nous suffit de prendre pour modèle les objets celestes qui ne profitent pas d'une telle interaction. Mars semble la plus significative, de par sa ressemblance en taille et en masse de notre planète, a l'instar de Vénus sur laquelle il est plus difficile d'observer le phénomène. Rappelons que Venus ne possède pas de satellites (on a longtemps cru qu'elle en possédait un, mais on sait aujourd'hui que seul un quasi-satellite tourne périodiquement autour de la planète – celui-ci ne dépendant pas de la gravitation de Venus), et Mars en possède deux dont l'aspect est très proche d'un astéroïde.
Deimos et Phobos, sont bien trop petits et irréguliers (dans tous les sens du terme), pour avoir une quelconque influence sur Mars, qui deviens alors le meilleur exemple que nous ayons.
Mars subit des changements constants d'axe, ses pôles se déplacent sur la surface de la planète.
En 1982, W. Ward avait étudié sur un modèle simplifié ce problème et en avait conclu que l'absence de satellite entraînerait des variations de l'obliquité terrestres du même ordre que celles sur Mars. Selon lui la Terre subirait alors une grave perturbation au niveau du rythme des saisons ainsi qu'un changement climatique important, la Lune agissant comme un régulateur climatique.
Toujours selon Wards, la totalité de la Terre subirait – comme c'est le cas aux pôles – des jours et des nuits longs de plusieurs mois.
Si l'absence de marées ne mettrait pas en péril la vie sur Terre, une perturbation de l'axe serait plus inquiétant. La succession régulière des saisons est intrinsèquement lié au développement de la vie sur Terre.
On peut supposer que les formes de vies actuelles ne survivraient pas à un changement de cet ordre, mais n'oublions pas les formes de vie qui s'épanouissent aujourd'hui même dans des conditions extrêmes – au fond des océans, dans des mares de souffre ou dans la totale obscurité d'une grotte.
La vie en elle-même reprendrait son chemin sur Terre selon ces nouveaux paramètres, mais nous ne serions plus là pour le constater.
C – Fin des influences de la Lune sur la vitesse de rotation de la Terre
Nous avons vu que la Lune, par l'action des marées, ralentissait la Terre, allongeant ainsi les jours de deux millièmes de secondes par siècle.
Sans la Lune, la Terre retrouverait alors sa vitesse de rotation initiale – ou plus rapide – estimée selon G. Williams à 1,6 fois sa vitesse actuelle (qui est de 23 heures et 56 minutes), ce qui donnerait des jours longs de 15 heures.
Par conséquent, sans cette action de ralentisseur, la durée des journées n'augmenterait plus sur le long terme.
Toutefois, cela ne serait possible que si la Terre gardait un axe de rotation stable, ce qui n'est pas le cas dans le cas d'une absence de satellite. Nous l'avons vu, les jours et les nuits seraient longues de plusieurs mois, mais cela n'aurait pas de rapport avec l'absence de l'effet ralentisseur.
D – Autres conséquences
Il reste deux supposées conséquences à évoquer, néanmoins celles-ci sont pour le moins négligeables, voire réfutables, car ne reposant pas sur la base d'interactions Terre-Lune prouvées.
Dans un souci d'exhaustivité, je me dois tout de même de les énoncer.
Pour commencer, l'absence de Lune devrait – si l'on prend en compte l'influence qu'elle exercerait hypothétiquement sur l'activité sismique de la Terre – perturber le système des plaques tectoniques et / ou engendrer un volcanisme intense et instable.
Cependant dans la mesure où cette influence n'a pas été démontrée de façon probante, cette conséquence théorique reste du domaine du « peu probable ».
Ensuite et enfin, on suppose parfois que la Lune agit comme un bouclier contre les éventuels projectiles qui risqueraient de frapper la Terre. C'est du moins ce que laisse à penser le fait qu'on ait découvert que la face cachée de la Lune présentait un plus grand nombre de traces d'impacts que sa face visible.
Or il s'avère que cette fonction est tout à fait négligeable, si l'on considère deux faits. D'une part les objets celestes qui s'écrasent sur la Lune sont majoritairement de petite taille et ne laissent de trace que parce que la Lune ne possède pas d'atmosphère. La Terre subit un nombre tout aussi important d'impacts sauf que le gros des météores sont désintégrés lors de leur entrée dans l'atmosphère, les autres s'écrasent en général dans des zones où l'on ne peut les observer (rappelons que la Terre est composée à 70% d'océans).
Deuxième fait : le rôle de la Lune dans la protection contre les météores et astéroïdes est vraiment insignifiante en comparaison de celui que tient Jupiter – cette planète géante possèdant une telle masse et d'une telle gravité que la majorité des objets passant à proximité sont irrésistiblement attiré vers elle.
Pour conclure, sans la Lune, nous ne serions pas plus bombardés que nous ne le sommes déjà.
Comme conclusion générale à ce chapitre, je dirai simplement que l'absence de Lune n'aurait pas de conséquence plus importante que la déstabilisation de l'axe de rotation de la Terre. Dans tous les cas que nous venons d"évoquer, ce qui en ressort c'est que la vie saurait s'adapter. Elle n'aurait peut être plus le visage que nous lui connaissons, mais elle continuerais avec ou sans Lune.
SOURCES:
- Dictionnaire Hachette 2007
- revue Astronomia n°3 - 1994 - La Lune et les Marées - pp.13 - 14
- magasine Science & Vie n° 1106 - Novembre 2009 - p 14 : "De la rosée à été détectée sur la Lune"
- Atlas Jeunesse du Ciel et de l'Espace - 1993 - par Heather Couper et Nigel Henbest
- L'Astronomie Pour les Nuls - 2005 - par Stephen Maran et Pascal Bordé
- site Ciel & Espace, pour certaines définition et précisions techniques et historiques
- Wikipédia
- quelques forums trouvés au hasard, mais dont je n'ai tiré que des pistes
- Jean- Baptiste Lamarck, De l'Influence de la Lune sur L’Atmosphère Terrestre, publié dans Journal de Physique, de Chimie,d’Histoire Naturelle et des Arts, XLVI, p 428-435, 1798 [accessible ici : http://www.lamarck.cnrs.fr/ouvrages/docpdf/Influence_lune.pdf].
Voilà maintenant cet article achevé, j'espère qu'il vous aura plu et que vous aurez eu le courage de le lire. En tout cas moi j'ai pris plaisir à l'écrire.
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