mardi 14 avril 2015

La Réorganisation des Régions Françaises

J'ai posé cette question sur Ask : "que pensez-vous du regroupement des régions? Selon vous qu'est-ce qui va changer?". Réponse unanime à ce jour: jocépa / jomenfou. Et je me dis très exactement la même chose.
Du coup je me suis dit que ce serait peut-être pas un mal d'écrire un article pour d'une part me renseigner et dans le même temps renseigner (si tant est que je le puisse, ce qui n'est pas dit, je prétend pas savoir, je vois cet article comme une grosse question, si vous voulez).


Parce que oui, globalement, cette réorganisation des régions, c'est la grosse actu française du moment, et depuis quelques mois , on en parle, on râle, on s'en fout, on ne sait pas, personne n'est vraiment d'accord entre dire que c'est de la merde et dire qu'on s'en bat les ronds. Très probablement parce qu'on ne sait pas vraiment ce que ça implique.
Je ne sais pas réellement ce que ça implique, à l'heure où j'écris ces lignes. Quand j'ai posté ma question sur Ask, j’espérai avoir des réponses, là où les médias ne m'en donnaient pas (y compris sur internet, et c'est pas faute d'avoir cherché).
Difficile de se sentir concerné.e.s quand on a aucune idée de la raison et des conséquences du projet, ça se comprend.

Petit rappel:

C'est en novembre 2014 que l'Assemblée adopte le texte de loi optant pour le regroupement des 22 régions françaises en 13 grandes régions.
Ca va impliquer une rerépartition dans ces nouvelles régions de certains départements également.


source ici



 Pourquoi les gens râlent?

Et bien tout simplement parce que beaucoup considèrent que c'est une catastrophe culturelle. Et oui, que va-t-il advenir de la quiche Lorraine si la Lorraine n'existe plus en tant que telle?
Et puis aussi, le changement c'est nul.

Ouais sauf que, excusez-moi l'expression mais les râleurs sont un peu teubés. Déjà parce que c'est un regroupement administratif, nos régions resterons nos régions quoi qu'en soient leur nom "officiel". Culturellement, l'impact est nul, car la culture existe indépendamment des frontières, qui - j'en arrive au deuxième point - ont déjà été changées de nombreuses fois dans le passé.

Le saviez-vous, les régions françaises telles que nous les connaissions avant le mois de janvier sont relativement récentes.
Et avant 1789 nous étions divisés en provinces, comme on peut le voir sur cette carte:






Ce n'est qu'en 1789 que ces provinces ont été supprimées et re-répartis en 83 départements. Les régions quant à elles, qui regroupent ces départements n'ont été mis en place que pendant la deuxième moitié du XIXème siècle, elles n'ont cessé d'être repensées et remaniées (pour leurs frontières autant que pour leur gestion et leurs rôles) entre les années 1890 et 1980. (Pour rappel et pour exemple, c'est en 1970 qu'un décret déclare le nombre des régions métropolitaines à 22 en séparant la Corse et la Provence-Côtes-d'Azur (et non je n'ai pas oublié "Alpes") ).

Cf ici pour les précisions.

Les principes culturels que l'on craint de perdre cette année existent pour la plupart depuis bien plus longtemps que ça, nous ne les avons pas perdu pour des histoires de frontières et de noms de régions, nous ne les perdrons pas plus aujourd'hui.

Nos régions, si chères à nos cœurs chauvins et statiques, n'existent que depuis très peu de temps à l'échelle de l'Histoire, et les frontières régionales et départementales étaient bien avant cela soumises à des remaniements, tout comme l'ont été les frontières des États, des continents... La géographie est mouvante, en constante évolution et est faite de changements.
Le changement n'est pas à diaboliser tant qu'on ne sait pas exactement ce qu'on y gagne ou ce qu'on y perd réellement.

Ce qui change

Je dois en premier lieu que je ne suis pas la plus compétente pour parler de géopolitique (quand bien même c'est un domaine que j'affectionne), je ne me permet pas d'énoncer des vérités absolues et infaillibles, je peux aussi dire des bêtises. Mon but c'est surtout de donner des pistes pour comprendre un peu ce que nous, citoyen.ne.s y perdront ou y gagneront, grosso modo.


Ce que je note en premier lieu comme changement obvious c'est que d'une part les périodes de vacances par zones sont chamboulées pour certaines régions, et d'autre part les grande villes se tirent la bourre pour savoir céquiquiva avoir le statut de chef-lieu - par chez moi ça se joue entre Toulouse et Montpellier.
Mais concrètement, ça, nous les citoyen.ne.s, on s'en fout.

Il faut vite fait revenir sur le rôle d'une région avant d'aller plus loin.
Selon Wikipédia, une région c'est cela:

"En France, la région est à la fois une division administrative du territoire, une collectivité territoriale décentralisée dotée de la personnalité juridique et d'une liberté d'administration, une circonscription électorale et une circonscription administrative des services déconcentrés de l'État.
[...]
Les régions, en tant que collectivités, sont dotées de deux assemblées, contrairement aux autres collectivités qui n'en possèdent qu'une : une assemblée délibérante, le conseil régional, et une assemblée consultative, le conseil économique, social et environnemental régional, représentatif des « forces vives » de la région, chargé de donner des avis sur certaines questions entrant dans les compétences de la région, avant qu'elles ne soient soumises au conseil régional. Le président du conseil régional constitue quant à lui l'exécutif de la collectivité.
Le champ d’intervention des régions est extrêmement large de par la clause générale de compétence, allant de la gestion des lycées à celle des transports, en passant par le développement économique et la fiscalité.
"
Bon je dois vous avouer très honnêtement que à première lecture, tout ceci ne m'évoque pas grand chose. :o) Je vous avait bien dit dès le départ que c'était pas mon domaine, moi je veux comprendre, surtout.
 Ce qui ressors nettement cela dit c'est que l'intérêt d'une région n'est pas culturel, mais purement administratif, économique et politique.

Ce qui dans les média a paru ressortir ce serait un intérêt économique. Selon André Vallini (secrétaire d'Etat à la réforme territoriale), ce plan génèrerait entre 12 et 25 milliards d'économies (source ici - je vous conseille de visionner la vidéo en bas d'article aussi). Et des économies pour l'Etat, c'est un avantage pour nous a mon sens, cela signifie que cet argent pourrait être utilisé à des fins d'intérêt publics, réutilisé dans l'intérêt de la population.
Reste à voir si ce sera bien le cas dans quelques temps.

Ah ah, dans le dernier lien que je vous ai glissé je lis ceci: "Ailleurs, le Languedoc-Roussillon a déjà annoncé qu'il n'était pas question de se rapprocher avec quiconque.". CA NE M’ÉTONNE PAS. :o) Bref, désolée pour le HS.

A lire 

 Si on en croit ce schéma, la différence se situerais au niveau de la gestion de choses telles que l'urbanisme, l'action sociale, l'éducation, les transports, etc, qui ne seraient plus liés aux communes, intercommunalités et aux départements mais aux régions et agglomérations, ce qui permettrait au bout du compte de réduire les coûts engendrés.

A la lumière de cette petite explication, je peux en conclure sans trop de mal que ça annonce plutôt une bonne chose.
Je ne vais pas vous mentir, je ne comprend pas trop les considérations politiques telles qu'elles sont présentées dans les médias, mais je me dis qu'on a au final rien à perdre.
A notre échelle je pense qu'on verra surtout un changement au niveau des élections et pour certains domaines qui se verront gérés différemment.
Pour pas trop me mouiller je dirai que seul l'avenir nous dira si ce sera un changement en bien ou en mal, mais ma conclusion c'est qu'il ne sert absolument à rien de paniquer et de rejeter en bloc cette réforme qui potentiellement peut s'avérer bénéfique.

Plus je lis d'articles, plus je me rend compte que personne n'évoque une quelconque incidence sur la vie quotidienne de la population. Alors au final, a-t-on raison de s'en foutre? Peut-être bien est-ce là l'attitude la plus sage à adopter. Parfois, s'en foutre, c'est pas plus mal. 

A lire 
A lire  (2 - m'en voulez pas, j'ai eu la flemme de renommer les liens, ils s'appellent tous "source ici" ou "à lire", #teamfaignasse - m'enfin je vous conseille vraiment de lire celui-ci, il est assez complet)


N'hésitez pas à apporter vos réactions, ou corrections, en commentaires, je serai contente d'avoir des avis mieux éclairés que le mien. ;)
Je sais que mon article souffre de lacunes, c'est que j'ai commencé avec autant de connaissances sur le sujet qu'une nantie sur ce que c'est que de vivre avec moins de 1000€ par mois - coucou mon coup de gueule de la semaine.
Mon but était vraiment de questionner, non d'affirmer, je n'ai pas plus de réponses que tout un chacun (et même moins si veut être sincère), aussi toute précision sera nécessairement la bienvenue.


Update:

Un commentaire qui je pense est très intéressant pour comprendre où se situe le réel problème:

 Je me permet en outre de copier ici la recommandation qu'il m'a faite parce que je suis pas sure de pouvoir reformuler ça de façon plus compréhensible et précise, j'ai vraiment vraiment des lacunes de connaissances dans ce domaine alors je ne voudrait pas risque de mal dire quelque chose.

"(...)par contre fin faut préciser que les enjeux sont économiques et sociaux. Métropolisation, ça veut dire que ces pouvoirs supra-communaux, dans le contexte actuel où on a le gouvernement et la plupart du parti soumis aux demandes du MEDEF, ben les mots d'ordre des métropoles, c'est compétitivité, libéralisme, recherche de profit pour les entreprises, donc dégâts sociaux, écologiques, démocratiques etc.
Les métropoles sont liés de très près aux promoteurs immobiliers et aux agences d'urbanisme et d'architecture "

Je trouve ces points tout à fait pertinents et ils apportent une réflexion intéressante. Le fait est que si on doit s'inquiéter, ce sera pour ce point. Je comprend déjà mieux l'inconvénient majeur de cette réforme territoriale (indirectement), par le biais de la métropolisation qui ira de pair avec le remaniement des régions.

A lire  

1 commentaire:

  1. Concrètement on s'en branle, ce qui est agaçant c'est d'entendre des réflexions à la con quand tu dis que tu es breton et que tu es de Nantes et qu'on te répond, "Ah ben Nantes c'est pas la Bretagne, tu dis n'importe quoi"
    "ça l'était quand je suis né!"

    Pour ce qui est du fait du "on s'en branle de qui sera le chef lieu", on attendra de savoir ce que ça coutera en terme de coupe budgétaire et des possibles répercutions que cela aura sur la ville et son développement :/ ( après la mort de Frèche on a senti la différence, et depuis Saurel n'en parlons pas...).

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